Cet article participe à l'événement inter-blogueurs "Bloguer Russie" organisé par le blog Russie.fr.
Mon premier voyage en Russie n'a pas été géographique, il a été littéraire. Ma prof de français en 3e avait décidé de nous faire étudier le roman d'Alexandre Soljenitsyne "Une journée d'Ivan Denissovitch". Aujourd'hui encore, je me dis que c'est une idée étonnante de faire étudier à des élèves de quatorze ans ce roman évoquant les goulags, les difficiles conditions de vie des zeks, le froid, les privations, les mesquineries entre détenus, …. Et c'est pourtant par cette porte que le russe est entré dans ma vie, puisque j'ai décidé de l'apprendre l'année suivante au lycée. Aujourd'hui, je me dis que ce voyage littéraire a façonné la suite de ma "relation" avec la Russie, notamment l'écriture de ce blog, qui, pendant près de 5 ans, a traité des violations des droits de l'Homme, de l'opposition civile, à défaut d'être politique, au pouvoir russe, mais aussi d'environnement, de culture, …

La phrase suivante est également très intéressante, elle est pour moi une autre évocation de l'âme russe : "A présent, après ce recompte, pour la première fois depuis qu'à six heures et demie du matin on a sonné le rassemblement, le zek redevient un homme libre. Passé la grande porte de l'enceinte, passé la petite porte du chemin de ronde, et passé encore l'enclos de la place d'appel, va où tu veux."
Le bonheur dans une journée moins horrible que d'habitude, la liberté dans un camp entouré de deux portes et un enclos, ne serait-ce pas cette philosophie des petits bonheurs qui m'aurait donné envie d'en connaître plus sur la Russie, sa culture, son histoire, sa littérature, sa géographie, son peuple, ...

Image : Monument des "Pêcheurs" sur un quai de Petrozavodsk, que je n'ai pas eu la chance de voir (source : Wikipedia)