Quand un homme blanc demande le retour de l’afro comment reagir ?

Quand l’ecrivain et commentateur mode américain Simon Donovan (en haut à gauche) doit rencontrer l’actrice emblématique Pam Grier (en bas à gauche), mais ne se souvient d’elle que dans les films des années 80-90 où elle portait l’afro (à droite), cela donne des réactions qui prêtent à confusion.

Simon Donovan, en vue d’interviewer l’actrice Pam Grier a revisionné ses anciens films de l’époque via Youtube et a alors déclaré « Bring back the afro ! ».

Pourquoi ce fait est si important ? Ce fait est majeur car comme l’ont souligné des dizaines de médias afro-américains avant Zafro, le débat du nappyisme, du retour au naturel est tellement sensible au sein de la communauté des gens de couleur, que cette expression affirmée de la part d’un homme blanc, dont on sait que ce sont entre autres ses ancêtres qui sont à l’origine du complexe des cheveux crépus (nappy – comme disaient les esclavagistes), a paru déplacé.

Dans une lettre-article du 1er avril dernier il écrivait en gros ceci :

« L’afro avait tout : c’était naturel, symbolique, régulier, unisexe, glamour. Libéré du coût et du temps consummé à faire que ses cheveux ressemblent à ceux des blancs, les nanas noires et les mecs trouvaient dans l’afro le parfait mariage de style et de praticité. »

Bref Simon donovan en appelle a plus de naturel de la part de la communauté noire et exprimait sa nostalgie des années 70. Les réactions ne se sont pas faîtes attendre en cela que les tweets ont fusé lui disant que les afros étaient tellement à la mode, qu’il ne pouvait pas vivre à new-York et prétendre ne pas en avoir vu – la moitié des filles afro new-yorkaises portent leurs cheveux naturels.

Quelques personnalités répondirent aussi, dont une réponse un peu bizarre d’un Gene Demby « le retour à l’afro un rituel de passage des négresses éduquées » :

Quoiqu’il en soit nous en sommes là aujourd’hui et le débat est sensible. Dans les années 70 le retour à l’afro aux Etats-Unis était une affirmation de soi, une bataille gagnée contre l’impérialisme blanc. Aujourd’hui il s’agit de quoi ?

Beaucoup se disaient combattantes lorsque le mouvement a commencé dans la zone francophone, mais beaucoup aussi ne voient plus finalement l’afro que comme un style de coiffure. tandis que d’autres… D’autres le voit non pas aussi radicalement que dans les années 70, mais comme un trophé, celui de la femme qui accepte son passé, qui retient les leçons, et qui a décidé dorénavant d’avancer la tête haute… Qui est éduquée, oui. Et cela reste aussi relativement politique quand on y pense.

Alors vous, de quelle famille faîtes-vous partie ? L’important est que vous vous sentiez bien dans vos choix, et que vous ne laissiez personne vous dire ce qui est mieux pour vous.