Bien que typiquement landaise, du moins en ce qui concerne la France, l’activité consistant à récolter la résine du pin maritime a aussi été pratiquée sur l’île d’Oléron, plus précisément dans la forêt de St-Trojan, comme en témoigne cette carte postale :
Le gemmage consiste à blesser le pin et à entretenir la blessure pour que la résine (et non la sève) s’écoule dans un récipient. Ce travail, effectué par les gemmeurs (abusivement appelés « résiniers »), nécessite une présence quotidienne dans la forêt : il faut entretenir les entailles, vider les pots, les déplacer (une année sur la face nord de l’arbre, la suivante à l’est, et ainsi de suite), sélectionner les arbres adéquats (tous les 5 ans, le pin se repose, de plus seuls les arbres de plus de 25 ans peuvent être ainsi entaillés).
Cette activité a été une des ressources de l’île de 1911 à 1971. En 1911, ce sont des forestiers landais qui l’implantent, ayant été appelés sur l’île pour planter la forêt fixant la dune. Ces premiers gemmeurs s’installent sur l’île puis apprennent le métier aux Oléronais. Le métier rapporte peu, le gemmeur n’étant pas propriétaire des arbres qu’il travaille. Il y a cinq récoltes de résine par an, étalées de mars à novembre. Cette résine, mise en barrique et transportée sur le continent, est alors transformée dans la distillerie de La Tremblade, où travaillent les résiniers. On en fait de la térébenthine et de la colophane, ce dernier produit étant notamment utilisé pour la fabrication de colles et de vernis. L’usine de La Tremblade, devenue peu rentable, a fermé en 1971, sonnant le glas du gemmage sur Oléron, celui-ci n’ayant jamais atteint les rendements constatés en Gironde.
à cliquer :
- la page traitant du gemmage sur un site web consacré aux produits de l’île d’Oléron
- un article extrait du Journal des propriétaires de l’île d’Oléron (septembre 2011)