Cahuzac, le menteur

Publié le 05 avril 2013 par Laurelen
Jérôme Cahuzac. Chirurgien brillant, politique compétent, ministre du Budget du gouvernement Ayrault. Où est-ce que la machine a dérapé ? Comment ce gars là, arrivé en l'air, est-il tombé par terre ? Comment a-t-il pu mentir avec un tel aplomb devant l'Assemblée nationale, avant d'avouer de façon penaude, comme un marmaille pris en faute ? Putain, comment on en arrive là ?
On devrait être blasé, pourtant. Mais là, un ministre du Budget chargé de faire la chasse aux fraudeurs, qui fraude lui-même le fisc de 600 000 euros (sans compter un autre compte caché du côté de Singapour, d'après le Canard enchaîné...), ca dépasse l'entendement. DSK peut aller se rhabiller, avec ses frasques sexuelles. Jérôme Cahuzac l'a battu sur un terrain autrement plus subtil : le vol, et le mensonge. Même un ancien président de la République, surnommé "Super-menteur", n'arrive pas à la cheville de Cahuzac. Le problème, c'est que cet énième épisode va dégoûter encore un peu plus les Français de la politique. A qui va-t-on désormais demander des "efforts" ? Rogner sur sa retraite, accepter une stagnation du Smic, payer plus d'impôts, quand un magouilleur se vautre dans des paradis fiscaux ?
Et c'est un homme estampillé à gauche qui se rend coupable, moralement d'abord, pénalement ensuite, de cette ignominie ! Le plus dur, maintenant, sera de convaincre ses concitoyens de ne pas tomber dans le cliché du "Tous pourris !".
Tromper, dans un couple, c'est trahir. Trahir l'autre, et se trahir soi-même. Mentir, en politique, c'est banal, et souvent nécessaire. Mais mentir au peuple, c'est détruire l'essence même de la démocratie.
Etre de gauche c'est d'abord payer ses impôts. Jérôme Cahuzac devait confondre sa droite et sa gauche....

François GILLET