Beauté, diktats et douce folie…

Source : I’d rather be in Wonderland

Bon alors je veux quoi dans le fond ? Qu’est-ce qui est vraiment important ? Et puis je suis qui ?

Bon j’ai toujours envie d’être bien dans ma peau. Pas de doute là dessus. Toujours envie de me trouver jolie. De me sentir bien et de ne pas me faire la gueule quand je tombe sur mon reflet ou qu’il faut que je choisisse une tenue pour sortir…

Mais je suis qui ? C’est quoi la peau dans laquelle je me sentirais bien ?

On a beau vouloir y échapper, les canons actuels, les normes nous rattrapent sans cesse. Et parfois on y perd un peu, beaucoup la tête. On a beau clamer que la beauté n’est ni une question de poids ni une question de taille (ou d’âge), j’ai quand même l’impression que la minceur est la reine des podiums et que ce serait la seule façon pour beaucoup d’être séduisante et belle.

Sans parler des discours toujours culpabilisants sur le mode « Si on veut on peut » et autres petites phrases perfides du style « Mange plus sainement et ça ira mieux ».

Oui très bien. Et si ce n’est pas ça le corps dans lequel je me sentirai bien ? Forcément il y aurait de quoi éprouver pas mal de fierté et de satisfaction d’arriver à un tel résultat, mais serais-je heureuse pour autant ? J’imagine déjà toutes les privations, toutes les heures de sport qu’il faudrait accumuler pour afficher une telle silhouette.

Et quand j’y pense, oui un tel physique ça me laisse rêveuse et admirative, mais non je n’ai pas du tout envie de ne vivre que pour ça, de faire des efforts monstres pour contraindre mon corps à ressembler à ces filles. La privation et la souffrance non merci.

Je ne m’en sens pas capable et je ne m’y reconnais pas non plus. Elles sont magnifiques, mais ce n’est pas moi.

Alors y a des jours où on se met à avoir le cerveau qui débloque parce qu’on ne ressemble pas à ces corps dits parfaits…

Moi y a les jours où je me découperais bien un bout de couenne. Mais qui a dit que c’était de la couenne et pas juste quelques petits kilos d’amour ? Quoi, c’est si mal d’avoir un peu de rondeurs ? Qui a décrété que c’était immonde et disgracieux de dépasser le 36 ? Marre, marre, marre.

Pourquoi ne nous apprend-on pas à nous aimer réellement comme nous sommes au lieu de toujours vouloir nous imposer des normes si formatées ? Pourquoi ne nous encourage-t-on pas plus réellement à être en paix avec notre corps, sans que ça passe par des articles pour nous vendre le dernier régime à la mode, un tout nouveau sport hyper hype et des crèmes amincissantes « issues de la recherche scientifique »… ?

T’es pas comme le mannequin de la page 18, ben t’as qu’à bouger tes fesses et arrêter de manger au Mc Do tous les jours !

Vraiment y a des jours où ça me rend complètement dingue.

Entre le désir d’être « comme tout le monde », belle comme on dit de l’être et tout ça pour quoi, pour être aimée bien sûr !

C’est tellement valorisant et primordial d’être « beau/belle et mince » dans notre société aujourd’hui. Personne n’a envie d’être montré du doigt ni rejeté parce qu’il ne rentre pas dans la norme, parce qu’il ne fait pas tout pour s’arranger et être toujours au top…

…

Et puis y aussi les modèles plus size qui affluent de plus en plus (quoi que la place qui leur est réservée dans les médias standard reste bien minoritaire et assez occasionnelle). Certaines sont vraiment rondes et d’autres parfois font à peine une taille 40 pour 1.80 m et là on se demande de qui se fout-on ma brave dame ?

Et puis là encore c’est pareil, je ne m’y reconnais pas. Ce n’est pas mois non plus. Cette fille fait bien deux tailles de plus que moi, je la trouve terriblement jolie aussi (et bien plus jolie que moi d’ailleurs), mais je ne vois pas non plus comment je pourrais lui ressembler.

Sans parler du fait que je ne veux ressembler à personne, être moi c’est déjà pas mal compliqué et ça demande bien des efforts parfois finalement. Alors je ne vais pas davantage me compliquer la vie à vouloir être une autre !!! Un peu dingue avec tout ça, mais pas maso non plus, faut pas pousser !

Bref, j’aimerais bien être moi mais en mieux, en plus cool, en plus zen et positive, enjouée et tout ça quoi.

Mais pour cela je pense qu’il est indispensable de s’aimer, de s’apprécier, d’être indulgent avec soi, indépendamment de son apparence physique, pour pouvoir justement ensuite aimer ce fameux physique, ce corps qui nous suit toute notre vie !!!

And the question is : Mais comment on fait pour s’aimer Bor*** de B*** en B*** !?!

(Oui j’ai petit capitaine Haddock assez grossier quand je m’énerve un tantinet, mais l’honneur est sauf, vive les astérisques !)

Heureusement j’avance un petit peu, tout doucement sur le sujet.

Le sport je dis oui, à petite dose pour moi, surtout pour me défouler, parfois pour rencontrer du monde aussi et pour me sentir détendue (merci les endorphines) et puis dans l’espoir aussi de chasser une certaine fatigue récurrente.

La nourriture. Toujours zéro privation. Essayer d’écouter son corps et ces besoins. Sans lui refuser ces petits caprices et ces envies de sucre… Je ne dis pas qu’il faille céder à toutes les goinfreries, mais a priori le corps humain est une machine bien faite, autant écouter ce qu’il nous dit et moins se prendre la tête avec nos assiettes.

L’image. Rahhhhhhhhhhhhhhhhh. C’est là que je galère le plus. J’ai un miroir dans ma douche (t’es super content(e) de l’apprendre, avoue!) et quand je me vois j’essaie de me dire que ce n’est pas si mal, voire mieux j’essaie de me faire des compliments au lieu de voir tout ce qui me semble une fois de plus être hors norme… Pour le visage par contre là y a vraiment pas de progrès… Comme je vous l’ai dit je cumule une tête de petite bourgeoise et en plus je ne vois que les cernes et les rides qui se multiplient (les vilaines)… Mais bon je vais bien finir par faire la paix aussi avec ce reflet là !