Lorsque Jérôme Cahuzac a été nommé ministre, je me souviens avoir été intrigué par une petite phrase qui revenait dans tous les portraits de lui que j’ai pu voir à l’époque : il était respecté et apprécié par l’UMP. « Tiens pourquoi lui ? » m’étais-je dis à l’époque, pour quelle raison ? Et puis j’étais passé à autre chose.
En fait je viens de comprendre : Jérôme Cahuzac est (était) apprécié et respecté par la droite, parce qu’il n’est tout simplement pas un homme de gauche. Rien dans son parcours qui n’évoque de près ou de loin la gauche et ses valeurs. Grand père pétainiste, amitiés avec le GUD, relations professionnelles avec le FN, clinique privée, fortune cachée en Suisse. Quel que soit le fil que l’on tire dans l’existence de Cahuzac, on en revient toujours au même point. Son divorce ? L’avocat de sa femme est la sœur de Jean-François Copé…..
Quand sont sorties les premières informations concernant son compte en Suisse, plusieurs députés de droite ont été particulièrement prompts à soutenir le ministre (http://www.20minutes.fr/ledirect/1058639/affaire-cahuzac-plusieurs-deputes-droite-expriment-respect-ministre-socialiste).
On se souvient aussi que Jérôme Cahuzac a donné un sérieux coup de main à Eric Woerth dans l’affaire de l’hippodrome de Chantilly, lequel Woerth a été l’un des premiers à s’offusquer de la mise en cause de Cahuzac… On est entre amis, on s’entraide, c’est bien normal. On exerce le même métier, et ce sont les circonstances qui vous conduisent d’un côté ou de l’autre de l’Assemblée, pas les convictions. Eric Besson a fait il n’y a pas si longtemps la démonstration que l’on pouvait d’ailleurs passer facilement et du jour au lendemain d’un camp à l’autre. Chez Jérôme Cahuzac, tout est de droite : ses amis, ses relations, ses soutiens, son entourage, et puis surtout la politique économique qu’il a menée lors de son passage à Bercy.
Olivier Zilbertin.