Le passage de la frontiere est franchement paisible, il n'y a pas une voiture sur cette route. On se demande bien ce que font tous ces agents de l'immigration de leurs journee. Ils s'enmerdent tellement qu'ils nous font le coup de la fouille des bagages. Mais bon faut pas pousser non plus, ils sont pas extrement courageux quand il s'agit de travailler, alors quand ils voient le bronx qui regne dans nos saccoches, et qu'ils sont pris a la gorge par l'odeur de nos habits a laver, ils nous disent d'un air tres professionnel que c'est bon, on a rien sur nous, on peut passer.
De l'autre cote on tombe sur un tout petit bled, la route est deffoncee. On se rend rapidement compte qu'on va avoir un probleme d'argent car il n'y a pas de distributeur en vue. Heureusement j'ai fait du change a la frontiere (en me faisant au passage copieusement arnaquer par le douanier, c'est de bonne guerre) et on a l'equivalent de 15 euros en dong. Au bout de deux jours, alors que notre pecule a bien retrecit et que cette histoire ne nous fait plus trop rigoler, on tombe enfin sur une ville avec un ATM. C'est la delivrance, on va pouvoir se gaver. On se rend compte qu'on est quand meme bien dependants de ces machines-la.
Les paysages changent un peu a la frontiere, la petite route serpente dans la montagne au milieux des rizieres en terrasse, d'un vert etonnant. Les Vietnamiens cultivent le riz toute l'annee, alors que les Lao s'en occupent une fois de temps en temps, quand ils trouvent du courage. Un proverbe des colons francais (je crois) dit "Les Vietnamiens plantent le riz, les Cambodgiens le regardent pousser et les Laotiens l'ecoutent". On ne sait pas pour le cambodge, mais en revanche la difference entre Laos et Vietnam est frappante : ici tout les long des routes les gens sont affaires a couper des bambous pour en faire tout un tas de trucs, a s'occuper des rizieres, . . . Bon au Laos on en a bien vu quelques uns travailler (surtout des femmes), mais en majeure partie il prennent l'air devant leur paillotte.
On est surpris, comme au Laos, par leur amour de l'alcool. Dans la plupart des "restos" il n'y a pas de verre a eau sur les tables, mais des petits shooter pour s'envoyer de l'alcool de riz. Et ils ne s'en privent pas. Un matin, vers 7h30, on se pose dans une petite gargotte pour manger un pho. On est cernes par trois tables ou les cul-secs vont bon train. Evidemment tout le monde veut trinquer avec les deux blancs, mais on essaye de se faire tout petits pour tenter de s'echapper : on a une journee de velo a faire nous les gars!
Une nouvelle fois on se perd de maniere un peu incomprehensible. Alors on fait chacun la route de notre cote, a notre rythme. C'est plat et on fait tout les deux une grosse journee. En se retrouvant le lendemain matin sur la route, on se rend compte qu'on a dormi a quelques centaines de metres l'un de l'autre, malgres les 100km fait chacun de notre cote. A rouler ensemble depuis 7 mois, on commence a etre regles pareil.
Les Vietnamiens ont une facheuse tendance a toujours vouloir nous enc**** sur les prix. On a l'habitude de ca dans les endroits touristiques, mais ici c'est presque systematique et donc un peu agacant. Dommage, car a cote de ca l'acceuil est tres chaleureux. Alors tant qu'il ne s'agit pas de pognon, on s'entend tres bien!
Un gros morceau nous attend maintenant, la Chine!
Bon allez, j'ai quelques rayons a aller remettre moi.
Vous le savez, les photos c'est la!