Les bactéries d’origine alimentaire entraînent chaque année environ 1.000 foyers de toxi infections alimentaires en France, touchant près de 10.000 personnes.
En s’inspirant d’un mécanisme naturel, les chercheurs ont réussi à attacher des enzymes dévoreuses capables de tuer sélectivement des listeria à des nanoparticules utilisables dans les emballages alimentaires. De plus, leur technique est « modulaire » c’est-à-dire capable d’utiliser différentes enzymes lytiques pour cibler sélectivement d’autres bactéries que la Listeria, comme l’anthrax, par exemple. Cette recherche, qui combine chimie et nanoscience donne ainsi naissance à une nouvelle « race » de conditionnements et de revêtements utilisables dans la chaine alimentaire.
L’équipe de recherche a trouvé sa solution avec les enzymes lytiques. Des virus qui infectent les bactéries, appelés phages, vont injecter leur matériel génétique dans les cellules saines pour les transformer en une petite unité de production de phages. A la fin de son cycle de vie, le phage original crée et libère des enzymes lytiques, qui percent les parois cellulaires des bactéries infectées. Les phages fabriqués s’échappent alors pour aller infecter d’autres cellules saines. Pour stabiliser ces enzymes lytiques, les chercheurs les ont attachées à des nanoparticules de silice pour créer un film ultra-mince. Le même procédé s’avère également possible avec des nanoparticules d’amidon pour les conditionnements alimentaires. Les deux formulations suppriment en 24 heures toutes les Listeria, même à concentrations aussi élevées que 100.000 bactéries par millilitre.
La même équipe avait déjà créé en 2010 un revêtement pour tuer le Staphylocoque doré résistant à la méthicilline (SARM).
Sources: Scientific Reports doi:10.1038/srep01584 02 April 2013Enzyme-based Listericidal Nanocomposites et INVS Données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2010 (Visuel « Bactéries « alimentaires » @ Rensselaer/Dordick)