Quand vous êtes arrivée à la maternité pour accoucher, souhaitiez-vous avoir une péridurale en cours d’accouchement? A partir de cette question posée par Collectif interassociatif autour de la naissance (CIANE) dans une récente enquête portant sur plus de 8.000 accouchements, se dessine une toute nouvelle tendance. La liberté de faire un choix éclairé sur la péridurale, de pouvoir aussi l’auto-doser et surtout de ne pas se la faire imposer. Presque 20 années après l’institution, par Simone Veil de la prise en charge à 100% de la péridurale par l’Assurance maladie, le recours à la péridurale n’est plus systématique.
L’enquête en ligne qui a porté sur 8284 accouchements, intervenus de 2005 à 2012, montre certes une progression continue de la péridurale depuis 2005, avec une augmentation régulière du nombre de femmes qui souhaitent la péridurale à l’arrivée à la maternité. Ainsi, 88% des répondantes primipares et 58% des multipares ont eu une péridurale en 2012, contre respectivement 76% et 50% pendant la période 2005-2007.
Mais une tendance se dessine, les répondantes primipares sont 5% de moins que dans la population générale à recourir à la péridurale et les multipares 12 à 13% de moins. De plus l’enquête montre une augmentation des péridurales dont le dosage est contrôlé par les femmes (45% en 2012 contre 32% en 2005-2007). La différence de recours à la péridurale entre les multipares et les primipares s’accompagne d’une volonté plus forte des multipares de ne pas avoir la péridurale (24% des multipares ne voulaient pas de péridurale à l’arrivée à la maternité contre 7% des primipares).
78% des femmes qui voulaient et ont eu la péridurale se déclarent très ou plutôt satisfaites, mais ce taux de satisfaction reste inférieur au « 97% » pour les femmes qui ne voulaient pas et n’ont pas eu la péridurale. Une différence de niveau de satisfaction qui s’explique essentiellement par des problèmes » techniques « , une absence de sensations au moment de la naissance, ou un problème de timing, lorsque la péridurale est faite très peu de temps avant la naissance.
Vers la péridurale auto-dosable ? Elle semble apporter une satisfaction plus élevée que la péridurale classique, pour les femmes qui souhaitent la péridurale. Mais reste que les femmes qui ne la souhaitent pas sont également presque unanimement satisfaites (97%) et que rien n’est pire (en termes de résultats) que le recours à la péridurale quand on ne le souhaite pas au départ. Seule alors un peu plus d’une femme sur 2 en sera satisfaite.
Reste les femmes indécises mais qui déclarent en fin de compte » qu’on ne leur a pas laissé le choix en les obligeant à se déterminer trop tôt ou en avançant des raisons médicales, qu’on les a insuffisamment soutenues…Le libre-choix, éclairé, s’impose donc avec ces conclusions. Améliorer l’information sur les avantages et les limites de la péridurale et construire un vrai projet patiente-Sage-femme, et dès l’entretien prénatal, mieux accompagner la femme pendant l’accouchement, sur les plans psychologique comme physique en la tenant mieux au courant de l’avancement du travail permettrait d’améliorer la satisfaction des femmes en respectant le plus souvent possible ses préférences.
Source : Ciane- Dossier complet (Visuel Fotolia)
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