« Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle », disait l’ethnologue et écrivain malien Hamadou Ampaté Ba dans un discours qu’il prononça en 1960 à l’UNESCO. Cinquante ans. plus tard, cette même institution prédit qu’au cours du XXIe siècle pourrait disparaître plus de la moitié de notre patrimoine linguistique. Des 6000 langues qui constituent ce que le linguiste Michael Krauss appelle la « logosphère » (comme la diversité biologique fait notre biosphère), il ne devrait plus subsister à l’horizon 2100 qu’entre 500 et 3000 d’entre elles, selon le pessimisme plus ou moins aigu des estimations. Que faire face à cette extinction culturelle massive ? Quelles sont les politiques de revitalisation linguistique et culturelle à l’oeuvre dans le monde ? C’est ce dont nous parlerons avec:
Ronan Barré, Chercheur associé au Centre de Recherche Bretonne et Celtique (CRBC) de l’Université de Bretagne Occidentale, spécialiste des langues celtiques et des politiques linguistiques.
Alexandre François, chargé de recherche au CNRS, rattaché au LACITO (LAngues et CIvilisations à Traditions Orales), spécialiste des langues océaniennes et austronésiennes. (cliquer ici pour voir son site web)
Nous parlerons aussi de l’ouvrage important du linguiste australien Nicholas Evans: « Ces mots qui meurent » que Marion chroniquera pour vous; Pascal, quant à lui, vous emmènera au Canada, à la source du mouvement social autochtone Idle No More (« Plus jamais passifs »), qui n’en finit pas d’essaimer en Amérique, en Afrique et jusque dans notre vieille Europe; Martin continuera de ponctuer les débats par des pastilles littéraires et Jonathan viendra chanter a capella des chants traditionnels Yiddish.
Comme d’habitude, vous aurez la parole pendant une demi-heure pour poser vos questions aux invités, apporter votre témoignage ou partager vos réflexions.
A demain donc, à 18h au salon de lecture du musée du quai Branly!