Dans les conversations de comptoir, le pilier de bar doucement imbibé lâche ses brèves, des vérités relayées par une opinion publique qui ne manque jamais de faire rouler la rumeur sans jamais l’arrêter ou rarement en lisant Le Parisien, quotidien des bistroquets.
Ainsi en est-il de la fadeur des tomates à la chair farineuse et au goût inepte qui encombrent les étals et finissent tranchées dans nos assiettes à toutes les saisons. Une réalité incontestable adoucie par le succès des tomates cerises plus goûteuses, des tomates en branches plus parfumées ou le retour des tomates anciennes comme la Cœur-de-Bœuf, la Noire de Crimée ou la Rose de Berne pour ne citer que quelques unes parmi la centaine de variétés existantes. Problème avec ces tomates : leur rareté et leur coût au kilo pour une ménagère au pouvoir d’achat en capilotade.
Cette nouvelle famille de tomates Gusto (c’est leur nom) convaincra-t-elle des consommateurs souvent mal informés sur les enjeux de la génétique alimentaire (voir les débats hystériques sur les OGM) ? Des consommateurs il est vrai chahutés par des crises alimentaires à répétition dont la dernière en date —l’affaire du bœuf-cheval— a de quoi donner la chaire de poule… En attendant, lorsque les Gusto débarqueront sur les étals de nos primeurs, on ne pourra plus dire que les tomates n’ont pas de goût.
Images : D.R.