Le journaliste Pierre Mayoraz nous explique le mode de faire:
"Les étudiants ont choisi dix-sept critères aptes à donner une clé de répartition logique des subventions. Les trois premiers concernent le développement durable et prennent en compte l'économie, le côté social et le souci environnemental. Vient ensuite l'aspect médiatique avec l'impact régional, national voire international, l'image véhiculée par la manifestation et son taux d'audience. L'impact touristique se mesure à l'augmentation des nuitées et des dépenses pondéré par la saisonnalité et la durée de la manifestation. Les sports soutenus sont mesurés à l'aune de la renommée des participants à la compétition, amateurs ou professionnels. Analysés aussi la valeur ajoutée pour la région à travers des labels de qualité tout comme l'expérience acquise par les organisateurs. Enfin, les étudiants ont retenu les critères d'infrastructures et d'accès et les problèmes de sécurité."
Les événements ont été ensuite classés en A, B et C, des catégories correspondant à une clé de répartition des subventions: "Tous les étudiants accordent un A à l'European Masters de golf à Crans-Montana de par son immense impact économique et médiatique, son nombre de spectateurs, ceci malgré son côté huppé et exclusif. Les Haut-Valaisans donnent aussi un A aux épreuves de coupe du monde de ski alpin qui frôlent le A dans le Valais romand tout comme le Grand Raid. L'impact environnemental pénalise le rallye du Valais et leur courte durée, les courses cyclistes malgré un grand nombre de spectateurs. Ils obtiennent un B."
Pierre Mayoraz, dans un encadré, remet un peu en cause la manière de faire des étudiants:
"L’exercice qui consiste à classer des manifestations sportives aussi différentes avec un seul référentiel, si large fût-il, tient de la gageure. Ainsi, selon leurs analyses et leursconclusions, la manifestation sportive valaisanne qui mérite le plus de soutien d l’Etat serait l’European Masters de golf de Crans-Montana. Sans dire que les golfeurs professionnels n’en ont pas besoin, il semble que cet argent devrait plutôt revenir aux épreuves de sport-handicap ou aux événements innovants comme la coupe du monde d’escalade qui n’ont aucune chance de survie sans deniers publics. Or, selon les critères choisis, ces manifestations se classent en catégorie C, celle qui voit le moins d’argent distribué. En revanche, la prise en compte dans le classement de critères environnementaux permet à des manifestations moins médiatiques de bien se positionner dans le classement des étudiants sierrois. On ne peut qu’en attendre un effet bénéfique sur le plan du développement durable et de l’image du canton. Mais, malgré ce côté positif, confronté à la réalité, l’outil proposé montre de telles faiblesses qu’on ne peut s’en servir tel quel."
- Source texte et image : Le Nouvelliste; vous trouvez en ligne l'intégralité de l'article de Pierre Mayoraz.