Lion Air, cette compagnie aérienne qui rugit

Publié le 20 mars 2013 par Edelit @TransacEDHEC

Lancée à partir d’un seul avion, la compagnie aérienne indonésienne Lion Air vit le jour en 2000. Elle ne valait alors qu’un million de dollars mais parvint à se développer à une telle vitesse qu’elle atteint en 2013 le milliard de dollars.  Cette société des plus surprenantes ne compte pas s’en arrêter là : en début de semaine, elle a signé une commande record avec Airbus.

234, tel est le nombre d’avions A320 que Lion Air a acheté à Airbus en ce début de semaine pour une valeur de 18,4 milliards d’euros. Commande record pour la filiale d’EADS qui n’avait jamais vendu autant de machine à la fois. Cette performance est d’autant plus remarquable qu’elle résulte d’une compagnie low cost méconnue de tous.

Airbus peut être fière de ce contrat, et pour cause ! François Hollande félicita cette vente qui permettrait de créer 5000 emplois en dix ans. Plus intéressant encore, la filiale française parvint à supplanter son concurrent américain Boeing qui avait vendu il y a deux ans 230 avions à Lion Air pour une valeur de 17,3 milliards d’euros. Grosse commande qui avait même fait venir Barack Obama !

Mais pourquoi la compagnie indonésienne achète-elle autant d’avions ? Le dirigeant de Lion Air, Rusdi Kirana, explique que « l’Indonésie est le quatrième pays le plus peuplé de la planète et que c’est un archipel de 17.000 îles, avec plus de sept heures de vol d’un bout à l’autre. La croissance du trafic domestique y est de 20% par an selon les études de Boeing et d’Airbus. L’Indonésie aura besoin de plus de 500 avions neufs dans les prochaines années. » Suite à un tel discours, on ne s’étonnera pas qu’il compte mettre en service près de 600 avions d’ici 2025.

Rusdi Kirana voit les choses en grand. Il compte bien s’attaquer aux liaisons internationales et arriver au même rang que les leaders mondiaux grâce à sa future filiale Batik Air. La société est dès à présent deuxième après Air Asia sur l’espace asiatique avec 25 milliards de passager. Elle risque de rencontrer bien plus de difficultés aux Etats-Unis et en Europe où elle n’a pas obtenu l’autorisation de vol. La raison principale de cette interdiction est le manque de transparence des comptes financiers : ni le chiffre d’affaires, ni les bénéfices ne sont communiqués.

Lion Air a sans aucun doute la capacité de rivaliser avec les plus grandes compagnies internationales mais elle va d’abord avoir besoin de revoir divulgation de ses comptes financiers avant de voir les choses en grand.

Marjolaine Basuïau