À la S
Les exigences généreuses de la musique.
Combien discutent des heures et des heures des diverses interprétations, de la qualité des orchestres symphoniques ! Pour éviter ces sommations de la musique qu’ils ne sauraient ou ne voudraient entendre. On s’adonne aux mêmes évitements érudits avec la poésie, la peinture, le roman…
(Le chien de Dieu, ÉD. du CRAM)
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À l’ami Jean Chaumely qui craint de ne plus pouvoir boire d’alcool : « La musique et le vin débroussaillent le cœur pour laisser filtrer cette joie permanente qui gît au fond de notre nature même, et qui est de la nature de l’Être. »
(Le chien de Dieu, ÉD. du CRAM)
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À la page 46, Caron nous parle de ses premières lectures : Ronsard, Apollinaire, Rimbaud… et Villon – qui le rendait triste. Nous différons beaucoup. Il y a du chagrin, de la révolte, de la pitié, de la compassion chez Villon. Mais cette tristesse qui confinerait au désespoir, je ne l’ai jamais perçue. Villon ne m’a jamais rendu triste. Je n’écrirai pas qu’il me rend guilleret, mais il m’entraîne dans ces parages de ma psyché qui sont contigus à la Joie. À la Joie et à cette solidarité profonde entre humains, par-delà les siècles, les espaces, les classes sociales, les ethnies, les langues et autres contingences. J’ai souvent eu l’impression que Villon me prenait par la main et m’entraînait dans cette fantastique ronde transhumaine qu’on appelle la Communion des saints. Le poète des Testaments est un maître ès humanité qui ne renie aucune des contradictions inhérentes à notre nature : bordel, sac et corde avoisinent la Vierge et la Croix.
(Le chien de Dieu, Éd. du CRAM)
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