Des réflexes diminués, c’est un effet de l’exposition aux champs électromagnétiques, constaté par des chercheurs de l’Institut National de l’EnviRonnement Industriel et des RisqueS (Inéris). Les effets biologiques d’une exposition aux champs électromagnétiques pendant le développement du cerveau, restent encore une question sans réponse précise, en raison de résultats d’études contradictoires, d’un manque de recul encore suffisant et du développement constant de la téléphonie mobile, en particulier chez les adolescents. Ces résultats premiers résultats, obtenus sur le rat, au stade foetal et adolescent, montrent qu’à certaines doses, l’exposition aux champs électromagnétiques au cours du développement, peut induire une neuro-inflammation et une inhibition des capacités de traitement de l’information sensorielle et motrice.
Les chercheurs ont regardé chez le rat, si une exposition aux champs électromagnétiques au cours du développement (stade fœtal et adolescent) pouvait entraîner une neuro-inflammation elle-même responsable de troubles de la mémoire émotionnelle et du traitement de l’information sensorielle et motrice. Afin de pouvoir étudier ces effets également dans le cadre d’un développement pathologique, les chercheurs ont mis au point 3 modèles de rats, par injection de divers produits chimiques, un modèle pathologique de neuro-inflammation chez l’adolescent, un modèle d’inflammation gestationnelle et un modèle d’hypersensibilité chimique. Puis ils ont exposé ces différents modèles aux champs électromagnétiques, à une dose équivalente à
-une dose environnementale,
-à une dose forte par rapport à l’exposition moyenne via un téléphone lors d’une communication
-à une dose très forte par rapport aux limites d’exposition.
Les rats exposés à ces 3 niveaux de doses, présentent des effets comportementaux constatés sur le réflexe de sursaut qui diminue avec l’exposition (de 48% pour les rats témoins, à 8% pour les rats exposés). Ce qui suggère une forte perturbation du traitement de l’information sensorimotrice. En revanche, aucun effet n’est constaté sur l’apprentissage.
Ces résultats préliminaires n’indiquent pas d’effet des champs électromagnétiques sur la mémoire émotionnelle mais indiquent, pour la première fois, une perturbation dose dépendante du traitement de l’information sensorimotrice. Si ces résultats doivent être reproduits avec d’autres niveaux d’exposition et sur d’autres modèles, ils apportent une première indication des effets néfastes possibles sur un cerveau (animal) en développement.
Source : Ineris Impact d’une exposition aux champs électromagnétiques GSM sur le développement des fonctions cérébrales chez le rat (Visuel © Tatyana Gladskih – Fotolia.com)
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