D’ici 2015, 16 concessions hydrauliques arriveront à échéance sur le territoire français. L’ancien ministre du Développement Durable Jean-Louis Borloo avait annoncé qu’un appel d’offres serait lancé pour la ré-attribution de certaines de ces concessions. Mais un rapport d’étape présenté à l’Assemblée Nationale suggère que l’ouverture à la concurrence des barrages se ferrait au détriment du pouvoir d’achat des consommateurs français.
Lors de la présentation de ce rapport, la co-rapporteuse PS Marie-Noëlle Battistel a expliqué qu’ « en remettant en concurrence les concessions, on perd définitivement le contrôle sur la production de l’électricité la plus compétitive du mix énergétique ».
Des opérateurs européens comme l’allemand E.ON réclament l’ouverture à la concurrence des barrages français, en vertu du respect des directives européennes. Mais Marie-Noëlle Battistel rappelle qu’aucun autre pays à part la France n’a aujourd’hui prévu d’ouvrir leur parc hydraulique à la concurrence.
Si les concessions étaient attribuées à d’autres opérateurs que les historiques, « l’exploitant disposerait à sa guise de l’électricité produite et pourrait donc alimenter des clients hors du territoire national, estime Marie-Noëlle Battistel. Les consommateurs d’électricité français, qui ont financé la construction des barrages, ne bénéficieraient plus de l’électricité compétitive qui en est issue ».
Commandé par le ministère du Développement Durable, le rapport définitif sera présenté dans quelques semaines. En octobre 2012, la ministre Delphine Batho s’était déjà déclaré opposée à l’ouverture du secteur hydraulique à la concurrence.
Les 16 concessions qui arrivent à termes en 2015 avaient été attribuées à EDF et à la Compagnie nationale du Rhône (GDF Suez) dans le cadre de contrats de 70 ans.