Dans l’émission Histoires en Série sur France 2 diffusée mardi 2 avril 2013 , une enquêteuse est revenue sur l’affaire Ségalat.
Plutôt prometteuse au début, l’enquête a rapidement tourné court. On n’y a en effet pas donné la parole à l’accusation, sinon en reprenant des images d’archives, mais surtout on n’y a pas posé les bonnes questions.
Parmi celles-ci figurent les fameuses plaies et blessures au visage et aux mains/bras que Ségalat n’avait pas le matin, mais arborait le soir des faits. Lui demander comment il les expliquait eût été la moindre des interrogations de base, quand on sait que la cour d’appel a essentiellement fait reposer son raisonnement sur leur présence.
L’interview du spécialiste zurichois était trop courte et indiquait une fausse heure pour la mort présumée. Enfin l’impossibilité matérielle pour Ségalat et pour des raisons d’horaire prouvées de se trouver en temps et en heure sur les lieux n’a pas été suffisamment mise en évidence.
Il aurait en plus été nécessaire de relever qu’il n’y a plus de juge d’instruction en Suisse, et qu’il appartient au procureur enquêteur de prouver son accusation. Il n’instruit plus à charge et à décharge comme l’ancien juge, mais sa place est celle de l’accusateur pur, un peu au sens anglo-saxon du terme. Or en l’espèce l’accusation n’a rien prouvé, mais simplement semé les doutes au travers d’une enquête baroque.
Moins encore que sous l’ère des juges d’instruction, le doute ne doit conduire à une condamnation. Mais cette notion du doute ne fait visiblement pas partie du vocabulaire de l’accusation dans cette affaire.
Par ailleurs et enfin, il n’existe aucun mobile pouvant justifier une quelconque violence de Ségalat envers sa belle-mère. Tous ces éléments ont été soit oubliés soit à peine survolés dans l’émission en question. A l’image de l’intervention du journaliste Jacques Secretan, auteur d’un ouvrage sur le procès de première instance et qui n’est finalement apparu que quelques secondes.