En plein désert, perdu au milieu des cactus, l’architecte et artiste Robert Stone a imaginé Acido Dorado, une maison « indéfinissable et mystérieuse » selon ses propres mots. A la fois minimaliste et provocante, sobre et luxueuse, Acido Dorado est une résidence dorée situé dans le désert de Californie. Robert Stone a voulu Acido Dorado à son image, viscéralement personnelle, dérangeante, voire irritante. « Une maison dorée, c’est culturellement chargé, explique l’artiste installé à Los Angeles. Sa symbolique renvoie aussi bien à l’opulence réelle qu’aux chaînes en or blingbling d’Echo Park ». La maison est ainsi circonscrite par une enceinte dorée en brique et en tiges métalliques torsadées, trouée ici où là de motifs de cœur géant, « symbole irritant, déroutant », précise-t-il. L’intérieur est tout aussi déroutant, avec un extrême dépouillement certes plus conforme au modernisme traditionnel, mais qui tranche avec le traitement des facades. « J’ai voulu développer un nouveau vocabulaire qui semble clair, drôle, sexy, qui interpelle immédiatement, mais qui, de plus près, reflète avec sincérité l’époque dans laquelle nous vivons ». Acido Dorado est l’idéal-type de la maison ouverte sur son environnement ; des baies vitrées coulissent dans les murs et s’effacent pour créer un lieu où l’extérieur devient intérieur. La pièce principale invite à la méditation, expérience qui se poursuit dans le patio arrière, théâtral avec son âtre à section carrée, clin d’oeil aux piscines vides de la jeunesse de l’artiste ; « Mon but n’était pas de faire quelque chose que mes hôtes aiment déjà, mais plutôt de leur donner matière à réflexion. Ma démarche puise autant dans la mode et l’art conceptuel que dans la culture sud-californienne au sens large ». Cette maison-manifeste truffée de fausses fautes de goût est maintenant disponible à la location pour des stars en quête d’aventures, de tranquillité, ou tout simplement pour de riches voyageurs en quête d’ailleurs.