La France s’enfonce dans la dette, encore et encore

Publié le 04 avril 2013 par Copeau @Contrepoints

À la fin du quatrième trimestre 2012, la dette publique s’établit à 1.833,8 milliards d’euros.

Par Thibault Doidy de Kerguelen.
L’INSEE a récemment publié les chiffres définitifs de la dette de la France pour 2012.

La dette publique augmente de 15,8 milliards d’euros entre le 3e et le 4e trimestre 2012…

À la fin du quatrième trimestre 2012, la dette publique au sens de Maastricht, s’établit à 1.833,8 Mds€, en hausse de 15,8 Mds€ par rapport au trimestre précédent.

Exprimée en pourcentage du PIB, elle se situe à 90,2%, en augmentation de 0,3 point par rapport au trimestre précédent.

Exprimée en pourcentage des recettes, elle se situe à 243,60% des recettes publiques : 284,4Mds€ de recettes inscrites au budget général + 110Mds€ de recettes de la fiscalité (impôts et taxes) locale.

… sous l’effet d’une augmentation de l’endettement de l’État et des administrations publiques locales

La contribution de l’État à la dette augmente fortement au quatrième trimestre (+18,7 Mds€). L’accroissement de l’endettement obligataire (+16,4 Mds€ dont 12,5 Mds€ de BTAN) est partiellement compensé par des remboursements importants de titres court terme (BTF) ce trimestre (-10,7 Mds€). Ceci est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Une bonne, car les taux auxquels la France souscrit actuellement sont incroyablement bas et il n’est pas stupide d’en profiter. Une mauvaise nouvelle, car cela veut dire que la France s’endette de plus en plus loin. Pas plus tard que mardi dernier, la France a placé 4,5 milliards d’euros à 30 ans au taux historiquement bas de 3,26%. D’accord, 3,26%, c’est pas cher, mais 30 ans ! Cela veut clairement dire que vos enfants et les enfants de vos enfants rembourseront les dettes que l’État est en train de contracter pour… son fonctionnement de 2013 !

Les emprunts à long terme souscrits en contrepartie des prêts accordés aux États en difficulté de la zone euro dans le cadre du FESF augmentent de 7,7 Mds€. C’est fou, non ? D’un côté, le gouvernement nous dit qu’ il lui faut faire 10Mds€ d’économies sur le budget, et de l’autre on est obligé d’emprunter des sommes astronomiques pour renflouer les plantages successifs des pays insolvables de la zone Euro.

Les dépôts au Trésor augmentent de 5,4 Mds€.

La contribution des administrations publiques locales augmente de +11,7 Mds€. En fin d’année, à l’approche de la clôture des comptes, les collectivités locales ont contracté des montants importants de crédits à long terme (+12,6 Mds€). Voilà qui est intéressant, n’est-ce pas ? À l’approche des élections de 2014, nos élus locaux, plutôt que de réduire les dépenses des collectivités ont préféré en maintenir la progression. Afin de ne pas se présenter devant leurs électeurs avec une augmentation de la pression fiscale, ils ont délibérément choisi la voie de la lâcheté, l’emprunt. Le débat public en prendra-t-il compte ? Espérons-le.

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