M. Jean-François Copé, Président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, a reproché à Mme Nathalie Kosciusko-Morizet son attitude lors de la présentation du projet de loi sur les OGM. Il a déclaré : "Lorsqu’un gouvernement s’en remet à la sagesse de l’Assemblée sur un amendement venant de la gauche, ça veut dire qu’en réalité il l’approuve". Ce propos appelle plusieurs remarques.
M. Copé n’a visiblement pas saisi la politique qu’entend mener notre Président de la République. Celui-ci a déclaré maintes fois vouloir rassembler le pays et dépasser les clivages stériles opposant la droite et la gauche. C’est précisément dans cet esprit que, pour constituer son gouvernement et ses équipes, il a fait appel aux personnes les plus capables, sans considérer leur appartenance partisane. En conséquence, un amendement ne saurait être mauvais simplement parce qu’il est proposé par un parlementaire de gauche.
Ce même M. Copé, distingué parlementaire, n’a rien compris non plus à la séparation des pouvoirs, un comble pour un législateur. A partir des projets de loi du gouvernement et des propositions de loi présentées par le Parlement, ce dernier élabore les lois. Il revient donc aux parlementaires de les discuter, de les amender et de les voter, accomplissant ainsi leur tâche de législateurs, a priori en toute liberté. Lorsqu’ils ne font que se soumettre à la volonté du gouvernement, ils ne font plus leur travail et méritent le surnom qui leur a été donné, en d’autres temps, de béni-oui-oui ou de godillots. Transformer le Parlement en une chambre d’enregistrement aux ordres de l’exécutif revient tout bonnement à le faire disparaître. Si l’on suit M. Copé, en ces temps de disette, autant faire l’économie des salaires des députés et des frais qu’ils engendrent.
Mme Kosciusko-Morizet n’a nullement approuvé cet amendement. Elle s’en est remise à la sagesse de l’Assemblée. M. Copé insinuerait-il que l’Assemblée en est dépourvue ? A considérer cet apôtre d’une démocratie mise au pas, on peut craindre que notre secrétaire d’Etat à l’écologie ne se soit fait des illusions sur ses capacités de raisonnement