Écrit et réalisé par Harmony Korine
Avec James Franco, Vanessa Hudgens, Ashley Benson, Selena Gomez, Rachel Korine, …
1h32
Résumé :
Pour financer leur Spring Break, quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Rendues en Floride, une soirée dérape et les filles sont embarquées par la police. En bikini et avec une gueule de bois d’enfer, elles se retrouvent devant le juge, mais contre toute attente leur caution est payée par Alien, un malfrat local qui les prend sous son aile…
Avis :
Et si ce Spring Breakers était la plus grosse arnaque de l’année ?
Je m’explique.
Tout d’abord, l’arnaque est évidente pour le spectateur lambda, qui ne connait ni Harmony Korine ni son cinéma.
Ce spectateur a sans doute vu une multitude d’affiches et de publicités en tous genres (je sais pas vous mais ici, à Bruxelles, j’ai eu l’impression d’être submergé !) ainsi que des critiques quasi unanimes dans la presse (s’il a été un peu taquin pour vérifier) et il s’est bien évidemment fait berner en pensant aller voir un film pour teenager avec des belles nanas bien roulées, de la drogue, de la musique, de l’alcool et un peu de cul aussi, si possible.
Ce spectateur là, donc, a été dupé par sa propre ignorance et par une excellent campagne de promotion, avouons-le également.
Seulement voilà, il n’est pas le seul à s’être fait leurrer : même le cinéphile que je suis à réussi à se faire avoir, mais pas pour les mêmes raisons.
Personnellement, Harmony Korine, je ne le connais que très peu puisqu’avant d’aller voir Spring Breakers, je n’avais vu qu’un seul de ses films (en l’occurrence, Mister Lonely, qui, malgré un pitch génial, ne propose finalement pas grand chose).
Mais tout de même, malgré cette carence, j’estime pouvoir dire que je connais quand même un peu son cinéma et sa façon d’aborder les films.
Sachant également pertinemment que le mec est un taquin et qu’il aime se moquer des travers de notre société, je me suis donc précipité sur ce Spring Breakers, supposé être une charge contre l’Amérique proprette, bourgeoise et puritaine.
Malheureusement, après vision de ce film, je peux aujourd’hui vous faire part de ma grande déception.
Comment critiquer le vide d’une génération, d’une société, d’un monde, lorsque l’on n’a pas mieux à proposer soi-même ? Voilà ce que soulève ce Spring Breakers : comment parler du vide en filmant le vide ?
Harmony Korine n’a ici rien à nous proposer. Son film est aussi vide que ce qu’il filme. Aussi vide « que la tête de Jean-Claude Narcy quand son prompteur est éteint » (Frédo, si tu nous lis !).
Korine ne veut finalement pas critiquer, il veut simplement provoquer et créer des images fortes. Il ne fait pas office de réalisateur mais plutôt de clippeur.
C’est d’ailleurs le seul talent que l’on puisse lui reconnaître sur ce film : il sait parfaitement le mettre en image. Mais pour le reste, c’est du grand n’importe quoi !
Il n’a pas de scénario, il ne sait pas écrire des personnages ni les faire vivre, il ne sait pas diriger ses comédiens (soit surexploités quitte à devenir lassants, comme James Franco, soit sous-exploité, comme c’est le quatre pour les quatre bimbos, stars du film et pourtant pas toujours mauvaises devant la caméra).
Au final, Harmony Korine nous offre un film hybride, mais dans le mauvais sens du terme : pas assez mauvais pour être un teenage movie, mais pas assez bon pour être un film adulte.
Le résultat est donc un long clip d’1h30 (James Franco est habitué à ce genre de films made in 00’s… mais si, rappelez-vous !).
Quel gâchis…
2/5
Tony