A l'ombre d'une ombrelle,délicieuse demoiselle,lèche une glace à la cannelle et au caramel,assise sur le bord d'un nuage,entre rêve et songe,penchée,un regard sur le monde, elle dessine des signes aléatoires,mystiques comme une musique dodécaphonique.Le temps est en suspension,il ne s'écoule plus,le sablier figé,l'étoile du sud échouée sur une banquise,l'astre solaire immobilisé,coincé au zénith,la lune plongée dans sommeil profond au fond de l'océan.Tout est à l'arrêt,l'oiseau dans le ciel,le lion et la gazelle,les fourmis humaines,tels des statues de sel,plus un bruit,plus un geste,dans un silence oppressant,chacun étant isolé dans sa bulle, les sentiments se bousculant,bouillonnant.Paralysie planétaire,immobilisme,étonnement généralisé,action devenu inaction,comme un chien mécanique que l'on a oublié de remonter.Qui tire les ficelles?Qu'est devenu le chef d'orchestre? Va-t-'il appuyer sur le bouton "On",ou bien est-ce la fin,a-t-'il abdiqué,lassé comme un enfant gâté,ayant abandonné son jeu,ce jouet obsolète,définitivement oublié ,remplacé par un autre.Es-ce cette demoiselle qui tire les ficelles,a-t-'elle déserté les lieux,partie sur son nuage vers un autre système solaire,fatiguée de notre monde ,éreintée par des millénaires sanguinaires,épuisée par nos comportements lapidaires,suicidaires,par nos guerres.Voyant notre manque d'humanité,ayant usé tous les recours possibles,imaginables pour nous faire entendre la voix de la raison,mais nous sommes restés sourds et aveugles,les yeux ouverts mais le coeur fermé,emprisonnés par des passions délétères,temporaires,ne voyant que le bout de nos pieds,aveuglement nombrilistes dans un cocon égocentrique.C'est probablement la raison de notre abandon,la dame a renoncé,ne pouvant pas sauver les noyers volontaires,tous ces êtres sabordant leur propre bateau,notre vaisseau,cette terre.