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Interview de Moonkey lors du Salon du Livre

Par Luffyichigo @mangaenfolies

Interview de Moonkey lors du Salon du LivreLors du Salon du Livre, j'ai eu la chance de pouvoir rencontrer et interviewer Moonkey, l'auteur de Necromancer qui est édité par Pika.
Voici l'interview : 
- Quel a été votre Parcours ?
J'ai toujours aimé dessiner et faire de la bande dessinée. Je lisais de la bande dessinée, du comics et du manga. Je regardais Récré A2 et tout ça. Quand j'ai découvert une petite bande dessinée en noir et blanc : la manga, je me suis dit ça c'est vraiment le type de narration que je veux faire. J'ai vraiment persévéré dans cette voie là. Là, j'ai appris que c'est plutôt le sujet qui va m'indiquer quel type de narration je vais faire. Il y a des projets que je vois en manga d'autres en franco-belge ou en hybride. J'ai fait une école d'art graphique. C'est pas là que l'on apprend à faire du manga. Cela permet de s'ouvrir à d'autres disciplines. En 1997, je suis allé au Japon pour présenter ce que je faisais à l'époque. Deux éditeurs ont été intéressé : le Weekly Shônen Sunday qui m'ont expliqué comment il fallait faire au Japon et le Shônen Magazine qui organisait un concours pour les jeunes pré-auteurs. De retour en France un auteur voulut publier ce projet en franco-belge. J'ai été engagé chez Dybex car à l'époque il faisait encore du manga. Je m'occupais de la partie graphique de l'adaptation des mangas. J'ai fait aussi quelques illustrations pour des séries comme : Cowboy Bebop... Pika a ensuite sorti Shônen Collection et il cherché des auteurs français et c'est ainsi que je suis arrivé chez Pika avec en premier Dys qui possède 4 volumes et Necromancer . Entre les deux, j'ai fait aussi un manga pour le gouvernement belge avec comme thème la prévention contre la violence dans le couple. Il voulait un manga pour s'adresser aux jeunes.
- Pourquoi avoir choisi le style shônen ?
Necromancer, c'est vraiment le shônen que j'avais envie de dessiner. J'ai lu tellement de mangas et j'en lis encore qu'au bout d'un moment, j'ai eu envie de faire le mien aussi. Tout ce que j'avais envie de mettre dans un shônen, je l'ai mis dedans.
- D'où est venue l'inspiration pour Necromancer ?
Ce que j'avais déjà fait avec Dys, c'est que je voulais placé le lecteur français comme le lecteur japonais. Par exemple si quelqu'un qui habite Tokyo feuillette un manga sur Tokyo, il va reconnaître les quartiers, il y a ses références culturelles, j'ai voulu exactement faire la même chose pour les français donc je partais déjà avec une idée. L'idée m'est venue en 2005. J'ai laissé mûrir  Un héros qui a une malédiction, je trouvais cela assez intéressant. Lui il est un peu condamné et chacun veut l'utiliser à sas propres fins, lui il dit non "Je veux être maître de moi-même". Du coup, je suis parti sur cela. J'ai commencé à me documenter en lisant l'Apocalypse dans la Bible. Je suis parti sur le thème de la mort et de la vie. Au bout d'un moment, on a trop de documentations, il faut donc assimiler et redigérer  et le ressortir à sa sauce.
- Vous définiriez-vous comme mangaka ?
J'ai des idées pour des choses qui ne seraient pas purement "manga". Je me définis plus comme un auteur. En France, on a la chance aujourd'hui de pouvoir faire du manga, de la franco-belge ou d'autres choses. Etre purement mangaka, surtout maintenant qu'il y a Bakuman qui est sorti et que l'on voit, nous on n'est pas dans une structure éditoriale pareille. Les éditeurs agissent comme des éditeurs français, on est une nouvelle génération d'auteurs français qui avons lu des mangas. Nous faisons des choses qui ressemble à du manga mais ce n'est pas du manga japonais. On n'a pas d'assistants ou alors un ou deux. Le système éditorial est différent. Même si on est très rapide, on ne peut pas sortir aussi vite que les japonais. Combien de temps vous faut-il pour publier un tome ?Plus ou moins 8 mois. Je voudrais essayer de descendre à 6 mois pour essayer d'en sortir deux par an. Même si on s'habitue à dessiner le personnage pour aller de plus en plus vite et s'améliorer, en même temps le temps que l'on gagne parce que l'on s'est amélioré on le redonne pour donner quelque chose d'autre de plus beau et de plus riche. Au final, on prend toujours le même temps.
- Est-ce dur de trouver sa place dans le monde du manga ?
Aujourd'hui, c'est beaucoup plus dur. Pour ma part cela fait longtemps que je suis dedans car mon premier manga est sorti en 2006. Ma deuxième série a commencé en 2010. En 2010, c'était déjà devenu un autre monde. En 2013, là c'est encore pire. Il y a beaucoup de choses et il y a quand même la crise. Les gens se sont recentrés sur quelque séries comme One Piece et Naruto. Il y a beaucoup moins de place pour les nouveautés. Si on est là quand on est une nouveauté, on est là une semaine. Le cycle de vie pour les mangas à découvrir sont devenus très court. De ce fait, les gens zappent. Il y a des séries qui auraient pu avoir du succès et le public qui aurait aimé cela ne l'a même pas vu passé. Il faut concevoir ses mangas différemment. Avant, on nous demandé toujours des séries longues, maintenant et même dans les publications japonaises qui sont choisis par les éditeurs français, on préfère les séries courtes voir même très très courtes ( 2-3 tomes ) même si après on peut refaire un cycle de 2-3 tomes. Cela nous oblige à penser complètement différemment nos histoires.
- Pensez-vous que le manga français aujourd'hui a vraiment trouvé sa place ?
Je suis là depuis tellement longtemps que je pense qu'ils m'ont accepté. Tout peut être remis en question. Une chose qui n'a jamais été réussi mais parce que je pense que les moyens n'ont jamais été mis en oeuvre, c'es tune vague. Finalement les succès ou les échecs ont été à chaque fois des cas par cas et parfois par hasard. De ce fait, on ne peut pas vraiment avoir une tendance.
- Quels sont vos futurs projets ?
Je travaille sur un nouveau projet. Ce futur projet ne devrait pas être 100% manga. J'ai repris de tous les styles. Je me pose pas la question du style. Il n'y a plus de tendance qui fonctionne d'office. Il faut travailler sur l'originalité. C'est un nouveau pari. 
Je tiens à remercier Moonkey pour le temps qu'il a bien voulu m'accorder et pour sa gentillesse. Je remercie également les éditions Pika pour leur accueil.

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