Zoom sur…Serge Mouille, un créateur allumé !

Par Myhomedesign

 Zoom sur...Serge Mouille (1922-1988) 

Son parcours...

Fils d’un agent de police et d’une mère couturière, rien ne prédisposait Serge Mouille au métier d’orfèvre. Après son école des arts appliqués, il s’installe à son compte en 1945 avec l’intention de créer de l’orfèvrerie de table. Le début des années 50,  marquera son histoire puisqu’il entre dans le cercle du bouillonnant groupe Espace après avoir fait une rencontre des plus importantes : Slavik Vassiliev, décorateur et futur père des premiers Drugstore Publicis.

C’est là qu’il développera de nouvelles réflexions sur la forme métallique dans l’espace, et réalise ses premiers prototypes de luminaires. 

En 1952, Jacques Adnet (président de la société des artistes décorateurs) lui passe une commande particulière, celle d’un grand luminaire ! Ce sera un lampadaire noir à trois bras articulés par des rotules, les abat-jour capuchons seront en aluminium émaillé et s’orienteront dans toutes les positions, les pieds seront minces et métalliques.

Son inspiration...

Il puisa son inspiration de l’anatomie féminine, pour donner naissance à une création originale et avant-gardiste de son époque !

 

 « On va se foutre de moi quand on va voir tes réflecteurs en forme de nichons ! », lâche Adnet en découvrant l’objet, considéré aujourd’hui comme sa pièce maîtresse. Son esthétique servira de base à plus de cinquante modèles : Luminaires à pied, suspensions, lampes de table, appliques simples ou à bras multiples.

Leur succès fut immédiat et sans pareil, notamment auprès des décorateurs et architectes les plus en vue de l’époque. Le principe de fabrication des luminaires est "une combinaison de tournage, découpe et déformation manuelle contrôlée, qui produit des formes uniques inaccessibles aux techniques habituelles et qui, de fait, laisseront perplexes les techniciens de l’époque.


Gracieux, arachnéen, avec ses grandes pattes d’insecte et son profil de mante religieuse, le "Lampadaire 3 bras" de Serge Mouille retrouve le chemin de nos intérieurs. Un hommage aux années 1950 et aux formes libres. 

Son style...

Marteau à la main, le créateur modèle la feuille d’aluminium jusqu’à obtenir la forme souhaitée. Une alchimie entre l’homme et la matière qu’aucune machine ne peut reproduire. L’autre secret de ces luminaires réside dans le détail de la forme des rotules en laiton poli, un modèle standard modifié et allongé.

Les commandes affluent, mais le créateur hésite à passer à une production industrielle et décide, en 1964, de se consacrer à l’enseignement. L’intérêt pour ses créations ne se dément pas ! Dès le début des années 1980, de Paris à New York, musées et galeries reconnaissent la puissance de son oeuvre. Il mourra en 1988. 

Ses produits cultes...

Les rééditions actuelles, débutées sous l’égide de Gin Mouille, épouse aujourd’hui disparue du créateur, après avoir constaté la côte grandissante des modèles « vintage », suivent le plus fidèlement possible les créations d’origine.