Le Nouvel Observateur N°2508 a réalisé un édifiant portrait à propos d'un certain Paul Boury, patron de "Boury Tallon & associés", une société qui organise des clubs pour le compte d'entreprises désireuses de tisser des liens avec le monde parlementaire, bref la pratique transparente du lobbying !
Si certains se plaignent que nos politiques ont tant de mal à changer de vision planétaire ou environnementale, il suffit d'observer que bien des journalistes croisent les mêmes élites chez Laurent ou chez Ledoyen, les délicieuses adresses du Paris des affaires et de la politique.
(Quote) : Si on veut avoir une nouvelle preuve de cette "endogamie mortifère", on la trouvera dans la composition du comité de pilotage du débat sur la transition énergétique. Certes, on y trouvera deux sérieux scientifiques (Jean Jouzel et Laurence Tubiana) et un ex-directeur de Greenpeace (Bruno Rebelle) mais on y trouve aussi trois ex-grands patrons (Michel Rollier, Georges Mercadal et Anne Lauvergeon) qui ont travaillé dans l'ancienne économie dans les secteurs de l'automobile, des routes et du nucléaire, des industries de l'avant-transition ! (source : Agoravox)
Même quand on sort de l'ENA, est-ce qu'on connaît le monde et réalités des PME, les artisans et le secteur public, l'économie réelle et physique qui paie la majorité des impôts du pays ? Et sans connaître cette réalité de base, sans contact quotidien avec les gestes pratiques, sans contact étroit avec la pollution ou le respect de son environnement, jusque dans le choix des produits ménagers, comment prendre conscience de l'urgence écologique ?
Pourquoi, par exemple, ne pas avoir mis dans ce comité, le président de Négawatt, Thierry Salomon ? Probablement parce que Négawatt est une structure provinciale. Ce n'est peut-être Que ça ! Ces patrons là ne fréquentent pas la "haute société parisienne".
L'écologie, elle aussi, a besoin de lobbyists, capables de convaincre nos "élites"que la transition écologique est la seule voie possible.
Bien sûr, pensent certains, il suffit d'attendre le déclin de l'économie actuelle, profiter de sortir de notre interminable crise économique (<<< très intéressant au passage) pour virevolter vers l'écologie comme politique prioritaire. Mais on ne changera jamais une société sans convaincre sa tête. Et avant de vouloir la lui couper, encore faut-il que toute la petite et moyenne classe de notre société aient elles-mêmes développé l'esprit écologique.
Nous pouvons volontier nous passer de certains grands manias de l'économie spéculative, nous soulager des vampires et des banksters, mais n'allons pas croire qu'en opposant une seule partie du corps à tout le reste, une nation peut marcher droit dans une direction judicieuse.
L'écologie ne doit-elle pas prendre le chemin du lobbying vert ?