Les infos me désinforment

Quand j’étais petite, je me souviens que mon grand père criait après le journaliste du 20h. Depuis son salon, il lui disait de « la fermer avec ses conneries ». Je le prenais pour un fou, mais peut être avait-il saisi que ces infos là n’étaient que du vent, et cela il l’avait vu bien avant l'accès à Internet.

Il avait comprit qu’en se reculant de la Tv, l’angle de vue était meilleur. Alors peut être que nous aussi, nous devrions pour mieux vivre, couper la TV et lire plus d’optimisme.

L’information d’aujourd’hui se divise en deux catégories, l’utile et l’inutile.

L'information me désinforme
L’utile est comme cette matière noire dans l’univers que les chercheurs tentent désespérément de trouver. On sait qu’elle existe, mais il faut entreprendre des études tellement complexes pour l’approcher que cela en devient une croisade.

Pendant que les médias « classiques » parlent de la mort de notre cher médecin de Koh lanta ou de Ibrahimovic et son match contre le Barsa, on en oubli le monde et son actualité. Depuis quand l’Actualité a t-elle cessé d’être captivante et enrichissante ?  

Si vous regardez un JT qu’importe la chaine, nous pourrons discuter 5 min du Mali et 45min sur le petit village de bourgogne classé historique. Mais ou est la logique ? Notre cher JT depuis 1954 nous balance la même sauce tous les soirs, un peu d’internationale, moyennement du national et beaucoup de régionale.

Notre cerveau de plus en plus développé, doit-il seulement se nourrir aux OGM (Overdose des Grands Média) ?

Mais il ne se passe rien dans le monde de joyeux ?

Tout le monde tire la gueule et la mort rode autour du territoire français. L’hiver, il neige et c’est horrible, le pays est paralysé et l’été la chaleur nous condamne à notre air climatisé et à boire beaucoup d’eau. Même dans ses moments, cela me donne envie de m’enfermer dans un bunker avec une brique de lait (car apparemment c’est la seule chose qui ne donne pas le cancer aujourd’hui) plutôt que de sortir faire un bonhomme de neige ou une sieste au soleil.
 
Il faut savoir qu’à la base le 20h était pensé pour le cinéma.

En 1949 l’idée est proposée pour Gaumont et les Actualités Française. Mais le concept ne plaît pas, elle est donc relayée et adaptée pour la Tv. Un journaliste crédible et charismatique, plutôt la quarantaine (quelques rides sur le visage, ca fait toujours plus sérieux), une voix posée et forte, une ambiance travaillée (style Hitchcock) et le cadre est posé. Le divertissement peut commencer.

Pour illustration, cet article rédigé par Pierre Mellet est fort intéressant, décrivant comment depuis 1954, quand le journal a été fixé à 20h, la mise en scène n’a fait qu’aller en s’accroissant, et l’information en a été écartée.

Michel desmurget, neurophysiologiste, docteur en neurosciences et auteur du livre : "La tv lobotomie", a regroupé les recherche scientifiques réalisées sur la TV de masse. Son interview sur FranceInter illustre là encore d'autres effets néfastes notamment chez les jeunes. Mais toujours dans l'idée de la mise en scène théâtrale d'influence, en  novembre 2008, un internaute a réalisé la dissection musicologique du générique du JT de 20h, regardé par 8 millions de français tous les soirs...

Si vous trouvez ce générique quelque anxiogène, vous comprendrez  mieux pourquoi en écoutant cette vidéo :

Les dents du 20 heures... 1 min 42 de musicologie...

Effectivement, le 20h n’a jamais eu pour but de cultiver l’information mais de distraire son audiance. Attention, je ne dis pas que savoir qu’un petit chaudronnier de lorraine qui continue à travailler selon les techniques ancestrales, n’est pas une actualité intéressante. Je dis simplement que la mise en avant de ces informations tue peu à peu notre culture générale.

Le pire dans tout ca, c’est que cette émission est devenue une part importante de notre moyen d’information. Selon une étude du TNS, 52% des Français déclarent que si le JT venait à disparaitre, cela leurs manquerait et serait une grosse perte d’information.
En effet qu’importe les médias, 80% de leurs contenus ne sont que malheurs et vents de paniques. Un avion se crash et dans tous les médias, le classement des compagnies se fait; on va scruter le ciel pour être le premier à parler du « cercle infernal » des accidents; dire que c’est la pire année etc…

On nous sert du pessimisme au menu, on nous vend de la terreur car c’est ce qui nous fait consommer. On achète un journal car il titre « vent de terreur sur.. ». On regarde le JT car « c’est la pire année que l’on ait connu » et on écoute la radio car « on n’a jamais vu cela auparavant »

Pendant que le 20h classe ses villages, la presse sort les crocs

En est-il de même avec la presse ?

Elle à comprit depuis quelques années qu’il ne suffit pas de relater un fait mais bien de dénoncer et de creuser pour vendre et intéresser.  On parle des faits, on se documente, on recherche. Un article n’est pas simplement une suite de mot, mais belle et bien de l’information. Même si quelques médias papiers suivent une voix classique de l’information, ils ne se contentent pas pour autant d’un simple reportage sur « il neige, on est en hiver » avec 2 ou 3 photos du nord de la France.

Vous ne voyez pas ou je veux en venir ? Laissez-moi-vous donner un exemple :

On a tous vu les alertes enlèvements d’enfants par leurs parents dans le JT. Une photo, un reportage ou des policiers fouillent un terrain, quelques images de la famille si l’autorisation est donnée, puis la petite phrase qui tire les larmes aux yeux des spectateurs et le tour est joué. Mais quel était le contexte de la famille ?  Pourquoi un tel acte ? La question du méandre juridictionnelle complexe n’est jamais soulevée….
 
La même info relayé par la presse est différente, le passé de la famille y est évoqué, on énonce les difficultés imposées par la juridiction lors d’un divorce. On soulève des débats. Le journaliste ne vous appelle pas à ressentir dans son article mais bien à réfléchir. Pourtant, la presse n’est pas parfaite, tout comme la Tv elle cherchera à plaire au lectorat. Vendre est un souci mondial non ?

Et pourtant pendant que je vous parle, un homme du nom de Ludwick Marishane a résolu un des problèmes les plus importants dans notre monde : le manque d’eau.

On sait que l’eau protège des maladies et nous hydrate. Mais lorsque en Afrique l’on doit marcher 16 km pour une cruche d’eau et que cette denrée est rare, croyez vous que l’on va la gaspiller pour prendre une douche ? Non on compte les gouttes pour boire. Cet homme a donc inventé « dry bath » une solution que l’on met sur le corps et qui protège des maladies et des infections sans utiliser d’eau. Le plus drôle dans tout ca c’est que cette idée lui est venue du fait qu’il ne voulait pas prendre de bain. Vidéo : http://www.idealmag.org/Le-manque-d-eau-Ludwick-Marishane_a575.html

Des exemples comme cela, j'aimerai vous en donner des milliers. Des gens qui innovent, des gens qui s’allient pour un but commun, des découvertes scientifiques sur notre monde ou sur nous même. Avez-vous pour autant entendu tout cela par la voix classique de l’information ? Malheureusement non, car cela ne fait pas vendre.

L’arrivée d’internet change un peu la donne. Les réseaux sociaux diffusent une information assez rapidement et le buzz se fait. En un clic, on peut savoir beaucoup de choses. Internet est un peu comme notre bibliothèque durant les temps de guerre. Un savoir immense à porter de main que des médias gardent pour ne nous livrer que le strict minimum.

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Cela nous redonnera peut être confiance en ce Monde et en autrui,  et bye bye la politique de peur envers les étrangers ! (par exemple), car si aujourd’hui l’on se méfie des autres n’est ce pas par l’alimentation des informations violentes diffusées ?