Elle se présente sous le nom d’Elisabeth Wolfgrave. Autrefois, elle faisait partie des tueurs de vampires. Et un jour, alors qu’elle menait un combat dans les bas-fonds de Londres, elle est passée dans le camp adverse. Elle est devenue vampire. Et la voilà qui, au terme d’un combat bref et violent, devient la Reine des Vampires. Pourtant, ce peuple, elle le déteste, elle n’en veut pas. Mais elle en a besoin, tout simplement, pour mener à bien une vengeance qui l’obsède depuis bientôt dix ans. Une vengeance contre les Chasseurs de vampire, eux qui l’ont trahie et qu’elle est bien décidée à détruire à son tour. Et devenir la Reine n’est que la première étape de son plan. Elle crée une cohorte, véritable armée miniature, à la tête de laquelle elle place Nilosh, le seul vampire qui ait acquis sa confiance et réussi à éveiller ses sens. Prochain palier: marcher sur les traces de la légendaire Elisabeth Bathory, la première de toutes les vampires. Investir son chateau dans les Carpathes, triompher des épreuves qui lui garantiront sa place et retrouver l’épée de Sang dont seule la Comtesse Sanglante connaît la cachette.
Enfin un livre où les vampires ne recherchent pas les amourettes avec des humains ou n’exposent pas leurs états d’âmes sur l’humanité! Ici, ils sont cruels, sans pitié. Leur société, si elle est organisée, n’en reste pas moins méfiante, pleine de périls. Ils ne voient pas tous d’un très bon oeil l’arrivée de cette Reine, encore si jeune, et bien décidée à faire le ménage dans un monde vampirique qui entretient des rapports troubles et malsains avec les Chasseurs. Elisabeth d’ailleurs ne cache pas son profond dégoût pour cette race qu’elle n’a rejoint que par intérêt. Leur monde est donc froid, peu accueillant, et mis à part le fidèle Nilosh, personnage qui m’a beaucoup touchée par sa loyauté et son abnégation envers une Reine qui a tout pour le détester, Elisabeth y est bien seule sur son trône. De quoi faire froid dans le dos…
J’ai été très touchée par le personnage d’Elisabeth. D’abord par son apparence: j’ai aimé l’idée d’un vampire à la peau grise, aux cheveux argentés, aux yeux rouges. Cependant, j’ai été parfois un peu agacée par l’habitude de décrire tout e qu’elle porte sans raison particulière hormis l’évidence qu’elle se fournit dans une boutique BDSM, ce qui est un tantinet cliché tout de même. Son histoire nous est dévoilée par petites touches et le mystère sur les réelles intentions d’Elisabeth, sur les motifs de sa vengeance et sur son passé est savamment entretenu: un amour perdu, un mentor disparu, un enfant caché, autant de pièces du puzzle qui se mettent en place petit à petit.
L’intrigue est donc particulièrement soignée et l’on replonge dans le mythe de la première vampire, la célèbre comtesse sanglante, que l’auteur se réapproprie en lui donnant aussi l’origine des premiers Chasseurs. C’est réussi, car Elisabeth se pose clairement en héritière de la Comtesse dont elle veut récupérer l’aura, les pouvoirs et l’influence. On verra aussi réapparaître Dracula et Van Helsing. Curieusement, cela me reste un peu en travers de la gorge: Bathory et Dracula dans une même histoire, ça me semble un peu beaucoup et l’histoire perd un peu en cohérence à mes yeux, surtout que les ficelles pour les relier me semblent un peu grosses. Mais pour le reste, le style est riche et soigné, les pages s’enchaînent avec efficacité et les scènes d’action et de combat, si elles passent un peu vite au départ, finissent par exploser dans toute leur violence. Les têtes tombent, le sang coule, et âmes sensibles s’abstenir.
La note de Mélu:
Un roman vampirique glaçant! Cette lecture fut menée en commun avec Emilie Solet et Cali.
Un mot sur l’auteure: Aurélie Mendonça (née en 1986) est une auteure française qui vit actuellement dans la cité médiévale de Crémieu.
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