Depuis quelques années, la Punta Della Dogana, au cœur de Venise, en face de la place Saint-Marc et jouxtant l’église de la Salute avait une nouvelle vigie, devenue célèbre au fil des ans.
C’est un enfant nu, tenant dans sa main droite une grenouille qu’il vient de capturer dans la lagune et qui la porte devant ses yeux, communément dénommé depuis, l’enfant à la grenouille.
Cet enfant était né, en cette année 2009, de la volonté de François Pinault, qui avait passé commande à l’artiste américain Charles Ray, lorsqu’il avait enfin pu conclure la rénovation du bâtiment, afin d’y déployer une partie de sa collection d’art contemporain. Désormais, François Pineau serait à la pointe de l’Art Contemporain !
Mais, bientôt, l’enfant nu objet de bien des convoitises, flanqué de son fidèle gardien, ne s’affichera plus en tête de gondole à la pointe de la création futuriste. Bientôt, les attroupements de jeunes filles rougissantes, ou de vieux grigous adeptes du culte d’Apollon disparaîtront de ce bout de lagune battu par les vents.
Dans quelques jours, l’ancien lampadaire aujourd’hui restauré remplacera le petit bonhomme blanc, qui à l’époque de son installation, avait tant fait se gausser, voire même hurler, les vénitiens.
Les vénitiens sont décidément des gens curieux, diront certains… mais pas plus que d’autres, je vous en convient.
En tout cas, voilà que désormais, certaines voix s’élèvent, dans la Sérénissime pour regretter la disparition de l’enfant nu. Certes, il y a l’emploi de son gardien en jeu. Cet homme qui, quelque soit le temps, est resté à ses côtés pendant tout ces jours, ces mois et ces années. Mais, l’attrait touristique de l’œuvre doit également y être pour quelque chose. N’oublions pas que les vénitiens, de tout temps, ont été et restent des commerçants.
Il est donc proposé de remettre le lampadaire à sa place initiale, mais également de garder l’enfant nu.
Il est vrai qu’après tout ce temps, le petit devrait bien avoir besoin d’uriner, et qu’un lampadaire arriverait bien à propos…
Nous remercions Loris Tagliapietra et Massimiliano Salvato pour le prêt de leurs photos.