Quand on vous propose un ciné un dimanche soir, la réponse est généralement très rapide, « Ok, t’façon c’est dimanche quoi de mieux que d’aller s’assoupir dans une salle de cinéma et avec un peu de chance ce sera bien ». Voilà pourquoi je me suis retrouvé devant Le Monde Fantastique d’Oz, sachant seulement que c’était un film fantastique réalisé par un mec que je connaissais pas, avec des acteurs que je connaissais pas non plus et que je n’avais ni lu le bouquin de Frank Baum ni vu le film de Fleming. Mais j’aime bien tout ce qui est fantastique normalement et étant assez bon public, je pensais passer deux heures plutôt sympa.
Un film beaucoup trop prévisible
Sauf que non, j’ai commencé par avoir un peu peur au bout de cinq minutes, c’était niais, simpliste et vraiment trop prévisible, c’est sans doute le plus grand défaut du film. Il ne se passe pas une scène sans que l’on sache comment vont réagir les personnages, ce qu’ils vont dire et même quel sera le plan suivant. Alors, ok, je regardais un Disney qui visait surement les enfants mais cela n’empêche pas un minimum de créativité, de prise de risque et d’effort de réalisation. Les films d’animations continuent d’évoluer et arrivent encore à faire rire les enfants en amusant tout autant les autres, et l’originalité y est souvent la clé du succès. Dans ce monde, on mange une pomme pour ne plus ressentir que la méchanceté, un des sorcières est un croisement entre Shrek et Hulk, les singes sont des serviteurs et le « O » de Oz ressemble à l’anneau unique sur les affiches, niveau innovation zéro.
Il semble que le réalisateur, un certain Sam Raimi, se soit beaucoup trop reposé sur les effets spéciaux et en ait oublié l’intrigue, les dialogues et la mise en scène. Parce que oui les effets sont plutôt réussis et l’entrée du magicien dans son monde est assez sympathique.
On commence par un premier quart d’heure en noir et blanc - au fait le noir et blanc ne suffit pas à rendre un film intéressant (n’est pas Hazanavicius qui veut) – ici il ne semble n’y avoir aucune signification à cette absence de couleurs les quinze premières minutes à part tenter de réveiller par le passage à la couleur lorsque note « héros » pénètre dans le fameux monde qui porte son nom. Et ça marche, on espère, pendant environ une ou deux minutes, que le film va se réveiller, gagner en profondeur, valoir quelque chose.
Réservé aux enfants, et encore
Il faudra malheureusement continuer de se contenter de gags ratés et anticipés par tous, d’une histoire réservée à un public de moins de 12 ans et d’acteurs qui semblent perdus. A ce propos, je n’arrive pas à dire s’ils sont mauvais ou s’ils agissent juste comme on leur a demandé. Du coup, même si c’est sympa de se moquer pendant trente minutes avec ses potes qui ne savaient pas non plus de quoi parlait vraiment le film, on finit par s’essouffler et mourir d’une overdose de niaiserie, de paillettes et de château ridicule. Le monde dirigé par Glinda est protégée par une barrière magique et les protagonistes y arrivent en volant dans des bulles (de savon ?), avec une telle exagération comment le résultat peut-il rester crédible. En plus, le château ressemble à ceux des parcs Disney.
Ok, j’viens de vous spoiler mais de toutes façon, vous n’irez pas le voir et même si on vous y force, vous devinerez tout ce que je viens de dire par vous-même.
Et à côté de ça, on a une petite fille qui, quoique légèrement triste d’avoir perdu sa famille et son village la vieille, est tout heureuse de partir à l’aventure. Elle affirme même à la fin que le magicien et sa reine forme sa famille parfaite. Il n’y a que moi que ça choque ?
On retiendra un point positif, une des deux méchantes sorcières peut lancer des boules de feu et l’autre dispose des mêmes éclairs que Palpatine dans Star Wars (ce qui est con c’est qu’ils ont été radins sur les effets spéciaux justes pour ça).
Finalement, entre une absence quasi-totale d’intrigue, un jeu d’acteur vraiment moyen et un graphisme enfantin, on ne ressort qu’endormi et blasé. Oui, un film peut visé un public jeune mais cela n’impose pas un scénario simpliste et sans fond.
Voilà ce que j’aurai du regarder avant d’accepter.