L'univers, auquel on accède comme via un jeu Facebook, permet d'entrer dans des reproductions virtuelles de boutiques réelles, et d'acheter les produits. Le but : permettre à tout marchand de proposer une expérience d'achat de qualité sur le web.
Pour favoriser la vente à distance sans rogner sur l'expérience client, de plus en plus de marques proposent des sites à la navigation améliorée, ou des applications de m-commerce là aussi conçues afin que l'internaute accède simplement aux produits. Une autre solution est de faire de sa page Facebook une véritable boutique, via des solutions comme celle de Boosket. Mais ces initiatives ont en général un prix. Troisième option : utiliser Facebook, mais comme simple passerelle pour accéder à un univers virtuel dans lequel, dans la lignée de Second Life, l'internaute peut évoluer, échanger, accéder à des contenus, mais aussi à des produits, et les acquérir. Voilà le principe de Yogurtistan, lancé par la startup turque Yogurt. L'univers virtuel en 3D, auquel on accède de la même manière qu'un jeu sur Facebook, propose d'entrer dans des magasins similaires à ceux du monde réel, de cliquer sur les objets présentés (en image, en vidéo...), et de les acheter si on le souhaite. Pour en profiter, il suffit de se connecter via son compte. Il est ensuite possible d'interagir avec ses amis, comme avec toute application Facebook.
Faire de tout marchand un e-commerçant
Selon Cemil Turun, son fondateur, le but est de donner accès au e-commerce à tout marchand, quel que soit son budget. En effet, pour être présent dans le monde virtuel, développé en Adobe Flash, il n'est pas nécessaire de délier les cordons de sa bourse : "nous développons la boutique virtuelle gratuitement, et proposons ensuite un modèle de partage des revenus. C'est-à-dire que nous prenons une commission sur les ventes, entre 1 et 20% en fonction du produit", souligne à L'Atelier le fondateur de Yogurtistan. Pour les marchands qui n'ont pas de site, ils peuvent ainsi être référencés via leur présence dans l'univers. L'autre intérêt pour les commerçants : "Pour beaucoup de marques, la démarche de Facebook, qui récupère les données de leurs clients et les utilise pour générer des revenus, pose problème. C'est pourquoi nous nous sommes intéressés à proposer un univers dans lequel nous sommes partenaires des marques. Il s'agit presque d'une coopérative". En effet, chaque marque est propriétaire des informations qu'elle collecte sur le client, mais les partage aussi avec Yogurtistan qui, s'il est autorisé, peut alors proposer des réductions de produits d'autres partenaires, et qui pourraient intéresser le client.
Un centre commercial virtuel
Pour payer, il est possible d'utiliser sa carte de crédit ou de débit, et de payer soit dans la boutique, soit via son compte Yogurtistan. Côté consommateur, le but est de donner la possibilité d'accéder au maximum de marques en un même endroit. Une initiative intéressante, mais qui demande d'avoir du temps pour faire ses emplettes, comme dans le monde réel. Il faut en effet se "déplacer" virtuellement pour se rendre "à l'intérieur" des échoppes. Il n'est également pas encore toujours aisé de se repérer. Aujourd'hui, dix neuf marques participeraient déjà au monde virtuel, et une vingtaine d'autres seraient en cours de négociation. D'ici la fin de l'année, Cemil Turun souhaite en attirer une centaine de plus. Parmi les marques ayant rejoint le bataillon : Quicksilver, ou encore MiGros, un grand distributeur alimentaire. "Avec MiGros, nous avons noué un partenariat qui permet aux clients de faire jouer leurs points de fidélité quand ils achètent en ligne, et d'en acquérir qu'ils pourront utiliser s'ils achètent en magasin". Sous peu, il devrait également être possible d'accéder à Yogurtistan via un site dédié, ou une application mobile.