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Rugby et Dopage: La Grande Hypocrisie

Publié le 02 avril 2013 par Wtfru @romain_wtfru

rugby doping

C’est l’une des polémiques de la semaine dans le milieu sportif. Rappel des faits : lors de son passage devant le sénat cette semaine, Françoise Lasne,  la directrice du département des analyses de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), a affirmé que le rugby était le sport où  le rapport cas positifs/contrôle était le plus élevé. Alors que les voix s’élèvent pour dénoncer cette soit-disant « déclaration maladroite », on vous donne notre version des faits.

 L’évolution du jeu en question

On entend souvent dire que tous les gabarits peuvent jouer au rugby. Les petits et fluets trouvent leur place aux côtés des grands gaillards. Ce principe est surement vrai pour l’école de rugby, mais à un certain niveau on voit vite que l’on se moque de nous. Ce sport  a pris une dimension physique jamais vue auparavant. Pour survivre dans ce monde de brutes, mieux vaut être bien armé physiquement. La salle de musculation est donc devenue le second lieu de vie du joueur de rugby. Les niveaux amateurs n’échappent pas à la règle,  par exemple la fédérale 1 (3éme division) est devenue un championnat de bœufs. Un joueur actuel est bien conscient que sans un physique de frigo américain il lui sera difficile d’évoluer à un niveau intéressant.

Les initiatives individuelles : le point clé

Avez-vous essayé d’acheter des stéroïdes anabolisants ou de l’hormone de croissance sur Internet ? Surement pas mais vous savez bien que la question précédente est débile car on peut tout acheter sur Internet. Dès lors comment peut-on s’étonner que les pratiques dopantes se développent dans un sport aussi exigeant à l’heure du dopage numérique (l’expression 2.0 étant insupportable). On ne croit pas du tout à la théorie du dopage organisé, les rugbymen ne sont pas devenus des chaudières du jour au lendemain. Le vrai problème c’est que dans beaucoup de vestiaires, il y a toujours un mec qui a tenté un truc un jour pour prendre de la masse et qui est à même de transmettre la recette à ses coéquipiers. L’exode massif des joueurs de l’hémisphère sud dans les différents niveaux de notre championnat n’est pas fait pour améliorer la chose.  On sait depuis belle lurette que ces types n’ont pas trop d’états d’âme à se charger pour se développer musculairement. Après on parle de responsabilité individuelle, chacun est libre de prendre ce qu’il veut, seulement beaucoup pensent que franchir la limite du raisonnable est nécessaire pour être un bon joueur.

On peut s’inquiéter que des joueurs amateurs, que des jeunes pratiquants envisagent de faciliter leur processus de développement musculaire. Bien sûr il peut ne s’agir que d’un simple complément alimentaire, mais le produit consommé peut aussi être une effroyable merde fabriquée à l’autre bout du monde sans grands scrupules.

Au final on peut remercier Françoise Lasne pour avoir (volontairement ou involontairement) ouvert le débat. Peu importe les détails de l’étude, celle-ci a permis de questionner la réalité. Certaines figures du rugby français ont passé leur semaine à douter de la crédibilité de l’AFLD, d’autres (Richard Dourthe si tu nous lis) ont fait preuve d’une rare débilité au moment d’aborder la question. Dommage car le sujet est complexe et c’est le futur d’un sport mais surtout de pratiquants qui est en jeu. Bordel, quel monde allons-nous laisser à nos enfants !


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