Le trouble de déficit de l’attention / hyperactivité (TDAH) de plus en plus fréquent chez les enfants, américains du moins, c’est ce que révèle ce nouveau point épidémiologique réalisé à partir des données des Centers for Disease Control and Prevention. Avec une prévalence de TDAH diagnostiqué, qui passe de 7,8% en 2003 à 9,5% en 2007, le déficit de l’attention et l’hyperactivité touchent désormais un enfant sur 10, ce qui représente plus de 4 millions de jeunes Américains. Or 78% des enfants avec diagnostic de TDAH à l’enfance présentent toujours le trouble, plus tard dans la vie.
L’attention avec hyperactivité (TDAH) est un trouble neurologique qui apparaît généralement à l’enfance et peut persister à l’âge adulte. Le TDAH se caractérise par l’inattention et l’hyperactivité entraînant des difficultés scolaires, familiales et sociales. Si le TDAH est le trouble neurologique le plus fréquemment diagnostiqué à l’enfance, ce nouveau rapport confirme la hausse de sa prévalence au cours de la dernière décennie et l’augmentation de l’utilisation des médicaments du TDAH.
Ces estimations des CDC qui valent pour l’ensemble des Etats-Unis ont été réalisées à partir des déclarations de plus de 90.000 parents interrogés, de diagnostics de TDAH chez leurs enfants et, pour la consommation de médicaments, à partir des données des Enquêtes nationales sur la santé des enfants (NSCH).
Une prévalence en hausse de 21,8% en 4 ans : La prévalence de diagnostic de TDAH chez les enfants âgés de 4 à 17 ans passe ainsi de 7,8% à 9,5% de 2003 à 2007, soit une hausse de 21,8% en 4 ans. La prévalence déclarée en 2007 de 9,5%, correspond à 5,4 millions d’enfants diagnostiqués. Parmi ceux qui avaient des antécédents de TDAH en 2003, 78% (soit plus de 4 millions d’enfants) présentent toujours ce trouble en 2007. Même après ajustement avec les facteurs sociodémographiques, c’est une augmentation annuelle moyenne de 5,5%.
TDAH léger, modéré, sévère ? Sur les jeunes actuellement diagnostiqués et déclarés avec TDAH,
· 46,7% présentent une forme légère de TDAH,
· 39,5%, une forme modérée,
· 13,8% une forme sévère.
· Le TDAH reste deux fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles (13,2% contre 5,6%).
· Les taux les plus élevés sont constatés chez les enfants multiraciaux (14,2%), les enfants couverts par Medicaid donc des foyers les plus pauvres (13,6%), au sein des foyers ayant un faible niveau d’études.
66,3% des enfants diagnostiqués sont sous traitement médicamenteux, ce qui représente 2,7 millions d’enfants américains. La proportion d’enfants traités augmente logiquement avec la sévérité des troubles et atteint 85,9% chez les enfants atteints d’une forme sévère.
L’augmentation du diagnostic de TDAH au fil du temps est observée dans tous les groupes sociodémographiques étudiés ce qui suggère un changement dans l’acceptation culturelle du TDAH, dans la formation des professionnels et une évolution de l’accès aux soins. Ce bilan épidémiologique, dont la conclusion d’une tendance à la hausse est peu discutable présente néanmoins quelques limites, comme le biais déclaratif par exemple. Des études supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les autres facteurs de risque, en particulier environnementaux, associés aux taux de diagnostic de TDAH mais ces données permettent d’anticiper les stratégies à mettre en place pour répondre aux besoins d’un nombre croissant de familles touchées par le TDAH.
Source: CDC Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR) Increasing prevalence of parent-reported attention-deficit/hyperactivity disorder among children: United States, 2003-2007
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