Il est des artistes qui déplacent leur univers avec eux. Après, on aime ou l'on aime pas. Quand on rencontre Luchini ou qu'on le voit à la TV, on est ravi qu'il nous donne du Luchini dans toute sa splendeur. Il en est de même avec David Foenkinos.
extrait de mes petites notes de l'interview menée par un journaliste qui anime les rencontre littéraire de façon récurrente sur Rennes.
Le journaliste : La ville de Rennes passe très rapidement dans votre nouveau roman, pourquoi ?
DF : Le beau père du narrateur est hisorien, entre autre car je suis très admiratif de Kundera (qui fut prof à Rennes et qui a habité dans une tour où moi (Géraldine) ai failli habité !). Un jour, j'ai reçu une lettre de Kundera avec des dessins. Ce fut le plus beau jour de ma boite aux lettres. Je l'ai rencontré. C'est assez incroyable de recevoir des messages de Milan Kundera
Le journaliste : Est-ce Kundera qui vous a donné envie d'écrire ?
DF : Oui ! Je me suis mis à lire et à écrire sur le tard. Il faut des rencontres littéraires comme Kundéra ou Cohen, qui m'ont propulsé dans mon envie...
Le journaliste : Faire un film a-t-il changé votre façon d'écrire ? ( D. Foenkinos a réalisé la version ciné de son roman "La
délicatesse NDLR)
DF : C'est possible. Ce roman est un polar du dos. J'ai toujours aimé raconter des scènes, j'aime les détails, je m'amuse. J'ai vraiment le goût des scènes. Mais je n'écris pas des livres pour faire des films. Je suis plus dans le loufoque donc pas forcément dans "l'adaptable". Je m'amuse ave mon personnage qui fait le yo-yo. Je ne voulais pas en faire un roman trop instrospectif sur la douleur.
Je n'ai pas ressenti la douleur de mon personnage, même si c'est le roman où j'ai été le plus corps à corps avec lui. Il y a presque un graphisme médical, même si nous sommes loin du roman médical justement. Heureusement, je n'ai pas vécu les errances de mon personnage ! Mais je voulais traiter de toutes les appararitions d'une douleur dans une vie, d'être seul dans un parcours médicale, de l'intensité de la solitude.
Si on est dans la capacité de se créer une douleur, on peut aussi avoir la clé de cette maladie. On est dans un opaque très somatique. Le dos, c'est le symbole, le synonyme des frustrations et des ratages de mon personnage. La douleur va lui donner envie de réparer sa vie. C'est donc l'histoire d'un homme qui remet sa vie en question par les manifestation de son corps. Personnellement, j'ai l'impression d'être vieux (par erreur, j'ai reçu la carte sénior de la SNCF à 16 ans). Le seul point commun entre "Je vais mieux" et "La délicatesse" est de traiter de sujet grave avec légèreté.
DF : C'est un héro sans qualités exceptionnelles. C'est beaucoup plus exaltant pour écrire un roman ar il y a plein de ressources ! J'ai voulu m'amuser ave la possibilié de trouver toutes les origines d'un mal de dos... Les mensonges... le départ de ses enfants. Il fait la liste de tous ses ratages, même anodins, au point qu'il remonte même jusqu'au CE2 ! Un mal de dos peut être le résultat d'un premier amour contrarié !
Je décris la vie en entreprise de façon très dure. Mon personnage a vécu dans une étroitesse pour ne pas faire de vague. Hors là, il va s'exprimer, se révéler.
C'est un livre sur le bilan, sur le moment où l'on est capable de résumer l'essentiel. Le personnage est incapable de mettre des mots sur ce qu'il ressent. Il va tout faire pour trouver le just dosage, quitte à prendre le risque du conflit. C'est un changement total de sa vie (version le mal de dos d'Amélie Poulain !) et ça va ricocher sur la vie des autres. Son mal de dos est un séisme.
Le journaliste : Pourquoi ces fameuses notes en bas de pages ?
DF : Parce que je trouve ça très sexy et c'est un plaisir physique. J'aime trouver l'essentiel dans l'inessentiel. J'aime raconter des histoires et être présent..
Ecrire, c'est long, cela demande beaucoup d'énergie. Je travaille beaucoup le texte, les phrases mais cela ne m'empêche pas le rapport ludique, j'en ai besoin. Il y a une forme de profondeur dans la futilité.
Mes premiers romans étaient plus loufoques. Je deviens plus réaliste donc je mets un peu plus de moi dans mes romans, mais ils ne sont pas personnels pour autant. Je n'ai pas eu mal au dos mais j'ai été gravement malade d'une maladie de vieux étant jeune. D'où les questions sur la mort, la maladie...
Puis ce fut les questions du public... J'en ai posé 3 légères, alors que je sortais tout juste de ma lecture de "En cas de bonheur"... Si vous avez lu ce roman récemment... Sachez que David Foenkinos privilégie
l'ascenseur aux escaliers... Donc, selon sa théorie, il serait un homme bien dans sa peau... Et si, comme moi vous êtes fan des hamacs que David Foenkinos considère plus comme un tue l'amour
rassurez vous, celui ci reste "open" !
Moi, je trouve que l'on va bien ensemble... ne me reste plus qu'à faire éditer mon roman pour passer de fan à "jeune" collègue débutante ! je mets "jeune" puisque notre auteur est plus jeune que moi !
Pour info, l'année dernière, David Foenkinos avait eu l'extrême "délicatesse" de répondre à une de mes interviews maison !
Viens maintenant l'instant délicat de compléter ma collection de photos d'effets de mains d'auteurs. Et oui, au fil des ans, j'ai remarqué que tous les auteurs s'exprimaient énormément avec leurs mains... Mon jeu est de faire des photos plus ou moins ratées, où si elles sont réussies, les photos ne sont pas en défaveur du physique de l'auteur mais apportent un flou artistique aux fameuses mains. Bon, là, j'ai eu un peu de mal a avoir les deux en même temps. Cela donne ceci...