18ème édition de la Fête du Pain : une majorité bien assumée

18 ans... 18 bougies pour le bel anniversaire de la Fête du Pain qui sera célébrée partout en France du 13 au 19 mai prochain. Oui, dans quelques semaines, nous serons tous investis d’une mission particulière, ô combien importante : participer à sensibiliser la jeunesse aux métiers de la Boulangerie et faire découvrir le large panel de métiers, de possibilités du secteur qui, malgré un contexte économique difficile, forme et recrute.  "Génération Boulangerie", telle est sa thématique. Deux mots, emplis de bon sens qui désigne une caste de jeunes gens âgés de 16 à 30 ans, s’intéressant aux métiers-boulangers. Plus qu’une image, La Fête du Pain honore un défi quotidien : celui d’assurer la relève des "anciens", de perpétuer une tradition française plus que séculaire, transmise de générations en générations. Une descendance qui, comme les précédentes, s’affranchit d’une lourde et noble responsabilité : porter haut et fort la voix du patrimoine français et sa culture gastronomique.
"Génération Boulangerie" compte de nombreux jeunes gens, tous passionnés par le pain et la pâtisserie. Plus de 20.000 apprentis, répartis dans toute la France (rural et/ou ville), s’investissent chaque jour dans l’exercice de leurs métiers. Vivier juvénile d’excellence pluriculturel et sociétal, "Génération Boulangerie" s’enrichit de nouveaux artisans dont les origines, les cultures et les niveaux scolaires proviennent d’horizons différents et variés. Tous, ils s’accrochent et possèdent le même amour que leur procure le métier, ses produits boulangers et/ou pâtissiers. Garants des principales valeurs qui les unissent : le respect, la tradition, le travail et la générosité, ils s’appliquent à garder, infatigablement, la même ligne de conduite de leurs "maîtres".

Nicolas Pathier

Nicolas Pathier, 19 ans illustre mes dires : Petit… Nicolas aimait faire des gâteaux ! Il mesurait les ingrédients, faisait fondre le chocolat, ajoutait la farine, sentait les bonnes odeurs qui se dégageaient de la cuisson et surtout, il aimait voir ses réalisations sortir du four. Le cycle du collège achevé, Nicolas confirme son goût pour la Pâtisserie et décide de passer un C.A.P* Pâtissier. Durant son apprentissage, il observe les apprentis boulangers s’exercer au fournil. Attiré par l’odeur du pain, il décide de mettre la main à la pâte et réalise rapidement qu’il veut devenir boulanger. Il passe alors le C.A.P connexe Boulanger et obtient haut la main le diplôme. Il poursuit alors ses études… actuellement étudiant de 1ère année de Brevet Professionnel Boulanger. Pour lui, être boulanger c’est aimer se servir de ses mains et avoir le goût du travail bien fait. Il me confie les difficultés que le métier suppose : "il faut être patient, se lever tôt et être en bonne forme physique." Actuellement boulanger - dans sa région, chez Jérôme Picard, boulanger-pâtissier au Havre - il se lève chaque jour  à 4h00 du matin pour préparer le pain… et termine sa journée aux alentours de 13h00. Pour lui, il est primordial d’aimer le métier pour devenir boulanger. Telle une vocation, un appel, un sacerdoce. Ce que préfère Nicolas : travailler les pains spéciaux : pain au curcuma, pain de campagne aux noix, pain aux épices… l’originalité des ingrédients lui donne un goût particulier et le sublime parfois jusqu’à en faire un véritable produit de gastronomie. Ambitieux et passionné, Nicolas a dernièrement participé au Concours des Meilleurs Jeunes Boulangers de France. Son professeur, l’ayant inscrit, a si bien cru en lui qu’il a décroché le titre en arrivant 3ème du concours. Une place qui  lui offre la possibilité de participer à la sélection qui déterminera les deux jeunes français qui représenteront le pays au Concours international des jeunes boulangers au Danemark (Automne 2013). Son avenir, Nicolas l’imagine plus que jamais en tant que Boulanger. Il souhaite passer son Brevet de Maîtrise, rêve de s’installer à son compte et posséder sa propre boulangerie.*Certificat d’Aptitude Professionnelle
La Boulangerie-Pâtisserie est avant tout une tradition. Or, pour les jeunes d’aujourd’hui qui travaillent dans ce milieu, être une tradition ne suffit pas pour être légitime, encore moins pour être attirant. Comme ils le disent très bien, ce qui les attire dans le métier, ce n’est pas la tradition en tant que tradition, c’est la tradition en tant qu’espace de liberté. Les mots, les premiers mots qui leurs viennent ne sont pas l’ordre, l’obéissance, le respect des habitudes professionnelles. Non, leurs premiers mots sont la passion, l’amour du pain, le rêve (depuis tout petit), les possibilités de créer de nouvelles formes, d’inventer des pains originaux, l’envie de faire plaisir et de se faire plaisir en travaillant la matière. L’un d’entre eux me l’a bien dit : "Tous les jours, je peux faire le choix de travailler ma pâte de façon différente". Dans ce contexte, attirer les jeunes gens au centre de la Fête du Pain2013, c’est montrer que le monde de la Boulangerie-Pâtisserie réussit sa mutation sans rien perdre de son honneur. "Un métier de tradition ne suffit pas pour être légitime… sur la base de ce constat, il est logique de se demander quels sont les éléments qui peuvent rendre un métier de tradition, légitime et attirant. Les recherches en sciences sociales, mon contact quotidien avec les jeunes permettent d’esquisser une réponse à cette question. Sans prétendre être exhaustif, plusieurs éléments apparaissent comme centraux. Un métier de tradition légitime et attirante, c’est souvent un métier qui offre des espaces de liberté et d’expression personnelle, place la passion, l’envie et l’amour au centre : - Pas possible de travailler dans la Boulangerie-Pâtisserie si l’on n’aime pas ça - mélange théorie et pratique, fonctionnalité et beauté, technologie et art, racines françaises et ouverture au monde, permet des croisements et des enrichissements mutuels de la vie privée et de la vie professionnelle, augmente l’autonomie, permet des relations choisies de qualité, ne met pas en péril notre futur et notre planète, permet un dialogue des cultures, à un sens et permet la passion." Propos recueillis de Michel Maffesoli – Sociologue.
Du 13 au 19 mai 2013, le moment sera venu de célébrer la Boulangerie dans tous ses états, en compagnie d’artisans-apprentis, d’étudiants, de boulangers ou encore de cadres dirigeants. Fiers de leur profession, ils partageront leurs expériences et leurs savoir-faire. Partout en France, la Génération Boulangerie sera à l’honneur pour le bonheur de toutes les générations.Fabrice Gil
A Paris : Du mercredi 8 au jeudi 16 mai, la Fête du Pain s’invite à Paris sous un chapiteau géant qui accueillera les festivités ! Les professionnels de la Boulangerie viendront faire découvrir et expliquer leurs métiers au grand public. Ce sera l’occasion incontournable pour toutes les générations de venir échanger, partager et même façonner avec les boulangers, pâtissiers, touriers… qui chaque jour préparent le pain et les produits boulangers pour notre plus grand plaisir ! Durant ces 9 journées dédiées à la Fête du Pain et à la Boulangerie, des concours professionnels et des remises de prix se dérouleront en direct : le vendredi 10 mai, ce sera l’occasion de remettre le titre du Meilleur Croissant francilien au beurre et le samedi 11 mai, se tiendra le 10ème Master de la Baguette de Tradition française. Au cours de cette journée, les meilleurs spécialistes, premier et second des concours départementaux, fabriqueront chacun 40 baguettes et seront notés par un jury de spécialistes. Du lundi 13 au jeudi 16 mai, les boulangers accueilleront de nombreux enfants pour les initier au façonnage des baguettes : chacun repartira avec un petit pain cuit ! Encore bien d’autres animations et nombreuses surprises sont prévues dans l’ambiance festive et chaleureuse de la Fête du Pain : un événement d’exception à noter dans les agendas!www.lafetedupain.com