01 - 04
2013
L'autobiographie du réalisateur Michele Placido, ancien policier devenu comédien et réalisateur. Son parcours à Rome en 1968 où le jeune flic, aspirant acteur, infiltre les milieux étudiants en plein ébullition.
Nicola, trop beau jeune homme au regard bleu, originaire des Pouilles, est un policier rêveur que la police ne fait pas rêver. Chargé d'infiltrer le milieu étudiant, il fait la connaissance de Laura, jeune étudiante aux idées égalitaires et révolutionnaires, issue de la bourgeoise catholique réactionnaire. Les deux frères de Laura, Giulio et Andrea, ne vont pas tarder à lui emboiter le pas dans la révolte généralisée de mai 68 contre le société et le modèle familial en place.
photo Babe films
L'histoire avec un H, passionnante, cède, peu à peu, place à l'histoire individuelle au point que le dernier quart du film s'enlise dans un cinéma intimiste avec les états d'âme des uns et des autres au moment de la maladie et l'agonie du père de Laura. La fin est ensuite expédiée au point qu'on à peine le temps de lire à l'écran ce qu'il adviendra des protagonistes. Mais revenons au coeur du film où se superpose l'Histoire de la révolution étudiante de 1967 à 1968 et la love story se nouant entre les trois héros : Nicola, le policier, et Libero, le révolutionnaire radical, aiment tous les deux Laura. Possible et même probable que Laura préfère Nicola quand son engagement politique la raprocherait spontanéement à Libero. Mais la lâcheté de Nicola l'a conduit à ne pas révéler sa véritable profession, d'ailleurs, il démissionne de la police et s'inscrit au conservatoire. Excellente séquence avec la magnifique Laura Morante où cette dernière, prof d'art dramatique, s'entiche de Nicola, incapable de déclamer une phrase de Tchekov en entier.
photo Babe films
Le réalisateur prend le parti de montrer les évènements de mai 68 avec une violence un brin réaliste mais très amortie par la mise en scène, ralentis, aspect chorégraphié des scènes de bagarre, esthétisation des situations et des personnages dont on sent combien cette période le touche émotionnellement et que des coups de matraques des CRS contre les étudiants qu'il montre, il ne garde pas rancune tant le souvenir de cette période unique de liberté en valait la peine. Beauté des utopies, souvent le film est touchant à cause de la foi restituée de 1968 en un autre monde meilleur où seraient explosées aux cocktails Molotov les barrières sociales et les injustices. Disons les choses, la première partie du film, j'ai adoré, ensuite, ce n'est pas du niveau de "Nos Meilleures années" mais qui le peut? Cette translation dans l'histoire individuelle de Laura au chevet de son père avec le frère recherché par la police qui accepte un deal pourri conconcté par Nicola pour dire adieu à son père, lenteurs, atermoiements, cupabilités des uns et des autres, banalise un beau film qui a loupé sa fin (dernier quart). Mais que les deux acteurs italiens sont séduisants! (Luca Argentero/"A Casa nostra", "Lezioni di cioccolato" et Riccardo Scarmacio/"Nos meilleures années")
"Le Rêve italien" (2008), sortie en salles en France 2010
DVD Orange Studio, sortie le 3 avril 2013
Note CinéManiaC :
Notez aussi ce film !
Mots-clés : CinéDVD, Cinéactuel, cinéma italien, Le Rêve italien, Michele Placido