La falaise de Roc Marchand (2103m)
Une anecdote amusante a réchauffé mon dimanche pascal. Un brave monsieur fixe une éolienne. Je sens qu'il va me poser une question... elle va sortir de l'ordinaire... je le sens. "Vous connaissez le prix d'une éolienne ?", qu'il me demande comme question. Je l'avais sentie. "Non, je n'en sais rien", que je lui réponds. C'est là... il enchaîne... il connaissait c'est vrai ma réponse avant de poser la question... juste pour vérifier qu'il l'a posée... "Oui, vous ne servez à rien". C'était évident. "Vous ne servez strictement à rien". Le fait est ! "Oui, vous êtes un scientifique, vous n'êtes pas un économiste". Et comment !? Interrobang. Évidemment, je n'ai pas la répartie. J'ai un dossier sur les économistes, pourtant. Les fameux... raisonnables... les distingués - ils le sont tous, les experblablas quoi. "C'est bien, il en faut aussi, vous me direz..." Et il s'en va. Des Marc Touati en veux-tu en voilà ! et nous n'en voulons pourtant pas. Mais des scientifiques ! ah... bon !...s'il en faut... je voûte le dos.voûte de neige
"Car un homme qui a deux voitures est plus heureux qu'un homme qui a une voiture. C'est aussi con que ça un économiste ? Oui." - Oncle Bernard, anti-économiste, devenu Bernard Maris, économiste officiel
C'est même encore plus con, un économiste. L'économiste, c'est l'expertise incarnée, vous le savez. Vous avez 10 euros, vous les avez !! ils sont dans votre poche gauche, ils y sont, là. Prenez-les, c'est infaillible, vous verrez. Mettez-les dans votre poche droite. Trempez-la dans l'huile, si vous voulez, mais c'est facultatif, simplement parce que vous n'êtes pas l'homme pragmatique raisonnable rationnel qu'est l'économiste, vous devez obéir encore à quelque superstition arriérée... donc, trempez-la dans l'huile, ce n'est pas le point. L'essentiel : vous avez déplacé vos 10 euros de la poche gauche vers la poche droite. Vous avez désormais : 20 euros ! Je vous assure, c'est l'économiste qui le dit. Et il ne saurait se tromper. Vous savez, il y a encore plus beau : prenez vos 20 euros, trempez-la dans l'eau, et remettez-les dans la poche gauche. Vous avez cette fois : 40 euros ! C'est magnifique à en pleurer. Et attention, la conclusion se présentera comme un défi à votre esprit primitif : pour augmenter à l'infini votre capital, changez-le de poche indéfiniment.
Et si vous n'avez rien compris, ce n'est pas grave, vous paierez quand même, et ça, c'est Taddeï qui l'a compris. Coluche aussi : c'est nous qui paye.
Les économistes...
Alors, pour servir à quelque'chose, la randonnée du lundi pascal aura pour objectif : le Roc Marchand (1996m).
Grand Naves et, au fond, le Cheval Noir (2832m)
fonte
Il fait très bon et doux à 9h. Les traces permettent de monter facilement, sans que les raquettes ne soient vraiment indispensables jusqu'à Lachat (1850m). La montée, d'abord dégagée, puis en forêt après les Grands Darbeleys (sapins, épicéas), est bien agréable. On admire déjà la Lauzière, puis les habituels jeux de lumière en sous-bois.
le vallon
ombres, vagues
cet arbre est un pin noir (?)
Nous atteignons donc Lachat, où un groupe de raquettistes a, peut-être, passé la nuit (?), toujours est-il qu'ils sont redescendus, au lieu de gagner la crête comme nous l'avons fait. Et, depuis Lachat, pas une trace dans la neige. Il est donc aussi impressionnant, joli, qu'amusant de la parcourir. Quelques preuves de passage d'animaux, c'est tout...
crête "inexplorée"
cuvettes
Roc Marchand
Au détour d'une congère, le Mont Blanc pointe. Nous gagnons le pied d'un petit couloir permettant de contourner la falaise de Roc Marchand. Mais, ce couloir ne me rassure qu'à moitié, et c'est l'excès de prudence qui va l'emporter. Je ne serai donc pas plus économiste que marchand, et continuerai à ne servir à rien.
C'est sans importance, la vue est déjà magnifique, et le silence incroyable. Quelques oiseaux gazouillent, par moments. C'est tout. Durant le repas, quelques corbeaux... je les annonce... il me surprennent... je les rate. Bravo ! Un groupe de skieurs, arrivé par l'autre côté de Roc Marchand, entreprend la descente du-dit couloir. Ils ne font pas les malins, pour la plupart d'entre eux...
la neige, le vent, le gel
Nous redescendons ensuite, avec une neige qui s'humidifie au soleil... pour mettre fin, horresco referens, à cette randonnée (12km, 750m+) rendue assez sauvage par le très peu de monde qui semble la parcourir... Quelques vues :
Mont Blanc
Grand Mont (2686m)
Dent du Corbeau (2286m)
Chaîne de la Lauzière jusqu'a Bellacha, puis Grand Arc
Grand Arc (2484m)
Bellacha (2484m)
Cheval Noir (2832m)