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C'est pas toujours comme çà,

Publié le 01 avril 2013 par Danymasson

Le téléphone sonne, un samedi après - midi, pas vraiment envie de prendre

le portable et énnerver mes oreilles, pas envie d'entendre  une fois encore,

que çà ne va pas, que la vie est moche. Mais voila, j'appuie sur la touche.

Réponse !

C'est que l'économie du pays ne va pas. Elle ne va nulle part, c'est sure. Mais

ici, en plus de la récession, c'est qu'il n'y a même jamais eu, ou alors, il y a de

cela très longtemps, en des temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas

connaîtres, Relance. Sauf celle de la misère et des laissés pour compte. Ici de

ce point de vue, c'est l'inflation.

Le mec au bout des ondes, le fil, c'etait aussi pour avant, il est marqué pas-de-bol.

Métisse des Caraïbes, dans un pays d'Afrique Centale, arrivé dans les bagages

des télécoms, lourdé après à peine douze mois, une femme enceinte, pas de bas

de laine, mais une Madeleine enceinte jusqu'au yeux et des problèmes en veux tu,

en voilà. Vie foutue vie !

Le mec, des diplômes et des compétences plein les poches, plein le bide, plein

le crâne, Et du bide il en a. Mais même ses paires le lachent. Même ceux de

sa communauté le lachent. Appatride !

Il n'a que lui, sa force de travail. Que lui et ses trippes. Que lui et ses idées, et

ses projets, ses diplômes, sa râge de vaincre. Ses poings aussi. Quand il rentre

tard, d'un petit boulot décroché par ci par la, un contrat de consultant d'un pote

qui ne veux pas le lacher. Quand il rentre tard, le soir, il faiit nuit très tôt sous

les Tropiques. Les frères, les cousins, ceux qui vivent de rien, ou de ce qu'ils

peuvent pendre chez l'autre. La bière, les femmes, le chanvre, un endroit où

se mettre à l'iombre. Alors, lui, quand il rendtre le soir, tout en sueur, fatigué

d'avoir pensé, d'avoir compté chaque heure, chaque francs congolais gagnés,

pour donner à manger à celle qu'il aime. Alors, la, le mec, il pète les plombs.

Il voit noir, rouge, il voit, c'est comme tu veux. Et il shoote dans les tables en

bois, basses, dans les chaises, sur les mecs, qui prennent la Primus, ou la Nkoyi

Ils  boivent sur sa sueur. Il les insulte. Indigné de cette mentalité de rapace.

Indigné !

C'est un peux son reflet, c'est un peux lui, mais il doit s'aérrer de ses pensées

aérer ses muscles fatigués, de ce poids de la pauvreté qui lui pèse sur les dos.

Il n'accepte pas. Il refuse. Il s'indigen de la médiocrité. Il veut être différent. Il

ne demande pas des millions, mais du travail, des responsabilités. La dignité.

Et dans le portable, c'est plein de dignité, comme le bout du tunnel à portée

des yeux et des pensées noires. Il vient de décroché un contrat. Un vrai, pas 

un de ceux qui ne peye pas. Pas un contrat de duppe. Pas un contrat raciste

qui exploite tes faiblesses, mais qui suce ton talent et tes idées.

Il est heureux, çà s'entend. Il appelle, juste pour dire, juste pour partager.

Pour te faire comprendre que t'as souvent été la. Pas toujours. Mais souvent !

C'est pas toujours comme çà que çà se passe. Dieu que çà fait du bien même

un samedi, de décrocher son mobilophone pour entendre la joie et la dignité.

Belle journée et Bonnes lectures aussi !


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