Dimanche 31 mars, des milliers de manifestants – entre 3.000 et 10.000 selon les sources – ont battu le bitume de la capitale sous le thème “pour l’ensemble des droits et des libertés”.
Cela rappelait vaguement les manifestations des 20févrietistes, tant les slogans les plus variés et les plus flous étaient scandés par les manifestants:
- vie chère
- lutte contre la corruption
- emploi
Qui a lancé l’appel à cette manifestation?
Il s’agit de deux organisation syndicales : la C.D.T. et la F.D.T.
Qui a participé à cette manifestation à part les affiliés à ces deux syndicats?
Pas grand monde, même si la MAP notamment a indiqué que “ des partis de l’opposition ainsi que des associations et des organisations actives dans les domaines des droits de l’homme et de la société civile s’étaient également joints au cortège”.
La seule référence concernant la présence d’hommes politiques de l’opposition dans cette manifestation est à mettre au compte du site LAKOME qui signale la présence des certains ténors de l’USFP, de la patronne du PSU et de quelques islamistes, RNIistes et PAMistes. Lakome par ailleurs fait état de la présence de 30.000 manifestants, soit le triple du chiffre avancé par les propres organisateurs de la marche.
Les différentes couvertures médiatiques reprennent pratiquement toutes la même dépêche de l’A.F.P. accompagnée de même photographie : du COURRIER INTERNATIONAL au quotidien français LE PARISIEN, du site DIRECTMATIN.fr au quotidien gratuit casablancais AU FAIT, on retrouve le même texte au mot près.
Ces deux syndicats ont manifesté contre il faut bien dire les choses clairement contre le gouvernement Benkirane!
Des slogans un peu plus précis ont été scandés, comme :
“Benkirane nous emmène dans le ravin” ou encore “Le Maroc vit une régression sociale”. Et bien sûr l’inévitable : “Benkirane dégage”.
Il faut bien reconnaitre que le chef du gouvernement et son équipe ne sont pas exempts de toute responsabilité dans la situation actuelle du pays.
Un paradoxe assez symptomatique de leur inexpérience et de leur incapacité à faire face aux problème se traduit par leur immobilisme d’une coté et leurs gesticulations de l’autre
Mais à bien réfléchir que peut bien faire Benkirane face à la crise qui plane sur nos têtes comme l’épée de Damoclès.
Le président français a bien montré récemment dans sa dernière intervention sur France 2 l’inanité de l’action politique face aux problèmes économiques et financiers.
Le gouvernement espagnol se heurte aux mêmes difficultés.
Sans parler des gouvernements des pays plus proches de nous : les islamistes égyptiens et leurs collègues tunisiens s’agitent sans pouvoir éloigner le spectre de la récession.
Que peut alors le PJDidiste BENKIRANE?
Faut-il qu’en plus des difficultés existantes il ait à affronter “une grève nationale et générale” dont le menace le secrétaire général de la Fédération démocratique du travail (FDT), Abderrahmane Azzouzi.
Faut-il prendre “cette manifestation comme une véritable mise en garde adressée au gouvernement” comme tente de le faire croire le vice-président de la Confédération démocratique du travail (CDT), Abdelkader Zaïra.
Le Maroc dans les circonstance actuelle a besoin de cohésion et de sérieux! Les mois à venir n’auront rien de réjouissant et les menaces et effets d’annonce n’apporteront aucune solution.
Il faudrait que le chef du gouvernement Benkirane ait le courage politique de déclarer publiquement que le pays doit affronter la crise, à laquelle il a pu jusqu’à présent échapper par miracle mais qui finira par le rattraper.
Voilà le vrai défi : les manifestations, les vociférations, les invectives et les déclarations à l’emporte-pièce doivent être rangées au placard des objets inutiles et mêmes dangereux.