Le Dr Christopher de l’University of Dundee (Ecosse) et son équipe ont étudié l’impact sur le cerveau des abeilles de 2 pesticides courants, du groupe des néonicotinoïdes (aux effets neurotoxiques déjà connus), et du coumaphos, un insecticide utilisé dans les ruches pour éliminer le parasite Varroa, un acarien qui s’attaque à l’abeille. Les chercheurs ont exposé des abeilles en laboratoire au même niveau qu’à l’état sauvage et enregistré leur activité cérébrale. Ils ont constatent les effets des 2 insecticides sur une même zone du cerveau de l’abeille impliquée dans l’apprentissage et jusqu’à la perte totale des fonctions d’apprentissage et de mémoire. La combinaison des 2 pesticides entraîne des effets encore plus importants, les abeilles sont encore plus lentes à apprendre ou vont jusqu’à « oublier » les associations entre le parfum floral et le nectar ou récompense alimentaire, qui motive le service de pollinisation qu’elles rendent à la biodiversité. Exposées à des combinaisons de ces pesticides pendant 4 jours, 30% vont montrer de mauvais résultats dans les tests de mémoire. Jusqu’à maintenant, peu d’études avaient été menées sur les pesticides acaricides introduits directement dans les ruches.
Ces résultats, les premiers à suggérer l’impact direct des pesticides sur le cerveau-même des insectes pollinisateurs ont des implications non seulement pour la survie des colonies d’abeilles mais aussi pour la pollinisation.
Source : Nature Communications 27 March 2013 doi:10.1038/ncomms2648 Cholinergic pesticides cause mushroom body neuronal inactivation in honeybees (Visuel CNRS)