Bates Motel [1x 02]

Publié le 01 avril 2013 par Lulla

 

Nice Town You Picked, Norma... // 2 840 000 tlsp.

Par Renan.

  

   Norma Bates est une araignée et elle a pris dans sa toile son Norman de fils, pauvre petit moucheron, qu'elle manipule et détruit à feu doux. Norma Bates est une mante religieuse. Elle croque les hommes. Et visiblement elle est prête à leur couper la tête très facilement quand ceux-ci sont plein au as ou qu'elle les a sucés jusqu'à l'os. Norma Bates est une nymphomane. Le moindre petit et anodin effet de garde-robe devant son fils sent le soufre. Norma Bates rabaisse, casse, humilie : ne demande-t'elle pas à Emma-Grégory-Lemarchal "quelle est ton espérance de vie" ? Mais, pour le coup, Emma s'en fout et croque le peu de vie qui lui reste à pleine dent. Grâce à elle, le téléspectateur devrait "s'amuser" mais aussi s'angoisser car la demoiselle a l'air particulièrement intrépide. Norma Bates est une pute. Et c'est pas moi qui le dit mais son premier fiston, le fils-pas-prodige-du-tout. Celui-ci, elle ne l'aime pas. Elle l'a rejeté, lui et son géniteur. Sûrement parce qu'ils ne lui étaient pas utiles. Et le fiston en question - Dylan de son prénom et acteur assez mimi pour attirer la jeune fille en fleur - lui en tient vaillamment rigueur. Ces deux là vont jouer au chat et à la souris un long moment, à n'en pas douter... Ils se haïssent mais il a cerné sa "pute" de mère. Suffisamment en tout cas pour la faire chanter. Reste à savoir comment Norma finira par le cuisiner...

   Puisqu'on parle cuisine, cet épisode sentait le brulé ! Et pour cause : le papa de la gentille petite blonde qui dragouille Norman a été pris au piège d'un incendie criminel. Et il semble que, dans la petite ville qui accueille la famille Bates, ce genre d'incident soit courant puisque les habitants sont partisans du "Oeil pour Oeil". C'est pas moi qui le dit mais le gentil flic Shelby. Et le tableau qu'il dresse à Norma de la ville est bien sombre : économie parallèle, loi du talion... La scène finale, agréablement glauque, en est la preuve ! Bref, si Norma Bates est timbrée, elle a trouvé LE lieu où elle pourra passer inaperçu tant elle risque de se fondre dans la masse. En plus, sa beauté, son charisme, son apparence innocente et sa perversité seront des atouts indéniables en sa faveur ! N'a-telle pas - plus ou moins habilement - mis le grappin sur le plus faiblard et le moins couillu des deux flics dès lors que ceux- ci se sont intéressés à la disparition de son violeur ? N'a-telle pas usé de son charme auprès du jeune flic pour l'amadouer, faire pleurer dans les chaumières et ainsi le mettre dans sa poche ? Norma voit loin et prépare l'avenir. Et dans le meurtre de son agresseur, elle compte bien sur Shelby pour faire en sorte que les soupçons s'éloignent d'elle... On peut le dire : Norma Bates est, pour l'instant, assez grossièrement dessinée par les scénaristes. En revanche, il n'en est pas véritablement de même pour son futur schizophrène de fils. On ne devine pas vraiment où ses pulsions vont l'entrainer, il est encore faible. Il batifole entre violence (quel visage glaçant de la part de Freddie Highmore durant la scène de la cuisine !!!) et amourette(s). Son demi-frère n'a pas le même traitement et paraît un peu plus manichéen : il sera le jeune chien fou, accumulant conneries sur conneries et tenant tête à sa famille déliquescente.

  

// Bilan // Tout cela est-il trop caricatural et prévisible? Oui !! Les ficelles sont grosses et digne d'un soap. Mais un très bon soap ! Transformer Psychose en soap, fallait oser tout de même. Heureusement, les ingrédients "ambiance poisseuse", "grand-guignol", "relations malsaines" sont là et Norma Bates a toutes les chances de devenir celle qu'on aime détester, la reine des salopes. Et, de surcroit, les auteurs en ont largement sous le pied pour nous permettre de prendre le nôtre ! Entre intrigues tentaculaires, manipulations mentales, violences saupoudrées, ville intriguante, oui, Psychose a de quoi devenir une belle série, se détachant de son illustre modèle pour mieux le nourrir.