Aux Bouffes du Nord à Paris, le metteur en scène David Lescot et le pianiste Benoît Delbecq ont imaginé un spectacle chanté/parlé où les images et les sons accompagnent les mots, pour raconter l’Amérique par morceaux choisis, de la conquête indienne à la ségrégation. Inégal.
À l’avant-scène, un piano à queue, une table de mixage, des micros, une batterie, et juste derrière, au fond de la scène, un balcon surplombé par un écran qui monte jusqu’au très haut plafond des Bouffes du Nord : le dispositif scénique annonce ce qui va suivre, un spectacle chanté/parlé où les images et les sons accompagnent les mots. L’histoire de l’Amérique défile par morceaux choisis ; elle commence avec La Lettre sur la découverte du Nouveau Monde lue par la maîtresse de cérémonie Irène Jacob, au micro face public à l’avant-scène, où Christophe Colomb raconte que les colons ont été accueillis comme des dieux vivants par les Indiens. Elle se termine sur le poème de Walt Whitman (« Sur les Rives de l’Ontario bleu »), après être passée par les réserves indiennes, l’esclavage, la ségrégation ou encore la mafia italienne sur la côte Est pendant la Prohibition. Tous épisodes peu glorieux qui dessinent une contre-histoire qui n’en est pas vraiment une (pas en France en tout cas), traités sous des formes qui complètent le tableau : music-hall, gospel, « minstrel song », « worksong », claquettes… Et, d’une certaine manière, du choc entre l’horreur de ce qui est dit et la beauté du spectacle naît la complexité de l’histoire des Etats-Unis — qui est elle-même une histoire-spectacle.
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