Tout le monde le sait, l’informatique est un domaine essentiellement masculin. Alors, quand je suis tombé sur cet article présentant la problématique de l’homophobie dans le milieu du travail français qui est qualifiée d’omniprésente, je me suis questionné sur l’informatique. Car sans vouloir généraliser, l’homophobie est sûrement plus répandue chez les hommes que chez les femmes. Et toujours sans généraliser, un domaine professionnel majoritairement masculin, plutôt intellectuel, devrait contenir sa part d’homosexuels.
Le Québec est considéré à bien des égards comme une société très libérale. J’ai souvent entendu des gens d’un peu partout affirmer que nous sommes très avancés dans le domaine des droits de la femmes, de l’intégration des immigration et de l’acceptation des différentes orientations sexuelles. Tant mieux. Mais cela ne m’a pas empêché d’être une fois témoin d’homophobie, rien d’agressif, mais tout de même une incapacité d’un collègue à accepter le choix d’un autre collègue pour des raisons religieuses. L’homophobie, affichée ou semi-cachée, n’est pas une légende.
Une chose est claire, les entreprises doivent prendre action et se doter d’une politique écrite qui condamne clairement l’homophobie et qui prévoit des sanctions tout en se montrant vigilantes et aptes à répondre aux plaintes des victimes. Je vous présente les faits saillants de l’étude menée en France auprès de 1 400 homosexuels :
- 66 % des répondants à l’enquête n’ont plutôt pas dévoilé leur orientation sexuelle au cours de leur carrière et 17 % n’en ont jamais parlé ni n’ont rien laissé transparaître à qui que ce soit dans l’entreprise;
- rester discret sur sa vie privée peut donner l’impression d’une personne froide, distante, secrète ou à la marge, ce qui pourra avoir un impact négatif sur le travail en équipe, sa carrière et l’évaluation de ses compétences;
- ce sont ainsi 40 % des répondants qui ont été la cible de telles remarques une fois au moins dans leur entreprise actuelle sur leur tenue vestimentaire, 32 % sur leur coiffure ou accessoires, 26 % sur leurs gestes et attitudes corporelles et 18 % sur leur voix;
- 58 % des répondants ont dû faire face à des questions relevant de leur orientation sexuelle, ceci dans leur entreprise actuelle. Des “stratégies d’intrusion” également à l’œuvre lors des contacts avec des clients, usagers ou fournisseurs (36 %) ou lors d’entretiens d’évaluation des performances (25 %);
- 88 % des répondants ont au moins une fois ressenti ou été victimes ou témoins d’homophobie;
- ils sont 85 % à avoir au moins une fois ressenti une homophobie implicite : indifférence, rejet, rumeur, dénigrement, harcèlement sans mentionner explicitement l’orientation sexuelle… 40 % ont été au moins une fois victimes, qu’il s’agisse de blagues, d’insultes, de dégradation, de violence physique, de menaces d’outing ou de chantage au licenciement mentionnant explicitement l’orientation sexuelle. Et 56 % ont été témoins d’homophobie, venant principalement des collègues;
Pour les homosexuels, la question d’afficher ou non leur orientation sexuelle se pose de façon très pertinente car il semble indéniable pour eux que les impacts sur leur carrière peuvent être directs. En terminant, comme nous sommes en pleines séries éliminatoires de Hockey au Québec, je n’ai pas pu ne pas vous offrir cette image d’une campagne de sensibilisation :