On se rappelle cette étude publiée en 2012 dans la revue Current Biology menée sur la longévité élevée d’eunuques vivant en Corée il y a des siècles, qui suggérait que les hormones sexuelles mâles sont un facteur de réduction de longévité chez les hommes. Ou encore cette étude du Max-Planck qui montre que l’élimination des cellules germinales actionne un » interrupteur moléculaire » qui prolonge la durée de vie.
Les télomères se raccourcissent chaque fois qu’une cellule se divise et diminuent à mesure que les années passent jusqu’à ne plus pouvoir protéger les chromosomes. Leur longueur varie considérablement entre les individus du même âge en fonction de l’héritage génétique mais aussi de facteurs environnementaux, dont le stress. Angela Pauliny, Chercheur au Département des sciences biologiques et de l’environnement à l’Université de Göteborg et son équipe ont suivi 34 oiseaux, des bernaches nonnettes, qui ont la particularité de vivre longtemps, jusqu’à 22 ans. La longueur de leurs télomères a été mesurée à deux ans d’intervalle.
Longévité et télomères : L’étude montre la capacité de ces oiseaux à préserver la longueur de leurs télomères, ainsi aucune relation n’est constatée chez cette espèce entre la variation de la longueur des télomères et l’âge.
Reproduction et télomères : Mais aussi un moindre investissement dans la reproduction, que des espèces vivant moins longtemps. Un autre résultat est que le changement de la longueur des télomères varie selon le sexe, les télomères étant mieux conservés chez les mâles, le taux d’attrition étant plus rapide chez les femelles. De nombreuses hypothèses ont déjà expliqué les mécanismes sous-jacents à cette spécificité des télomères selon le sexe et montré un taux élevé d’attrition des télomères chez le sexe qui porte deux chromosomes sexuels différents. Or chez les oiseaux, de sont les femelles, au contraire des humains. Cette étude vient ainsi confirmer le lien, chez l’oiseau aussi, entre la longévité et l’entretien de structures cellulaires comme les télomères et un taux d’attrition des télomères plus élevé chez le sexe hétérogamétique.
Source:BMC Evolutionary Biology doi:10.1186/1471-2148-12-257 Telomere dynamics in a long-lived bird, the barnacle goose
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