« Nous sommes à Naples, dans l’immédiat après-guerre. Un jeune orphelin, qui deviendra plus tard le narrateur, vit sous la protection d’un concierge, don Gaetano. Ce dernier est un homme généreux, attaché au bien-être du petit garçon qui grandit à ses côtés. Il lui apprend à jouer aux cartes, lui montre comment se rendre utile en effectuant des menus travaux. Mais don Gaetano possède un autre don : il lit dans les pensées des gens. Il sait par conséquent que son protégé sera hanté par l’image d’une petite fille entraperçue par hasard, derrière une vitre du troisième étage… »
Le lecteur est témoin d’un échange profond entre deux orphelins, un adulte et un jeune adolescent, ponctué de silences énergisants. Une tendresse muette, qui les lie, affleure dans les vibrations subtiles du style de l’auteur. Très fort car on baigne dans le vrai.
En résumé, il flotte dans ce roman, sur la transmission et l’héritage, une poésie qui m’a ravie. Les paysages décrits, de vrais tableaux de maîtres, sont à lire et à relire.
Si Erri De Luca, maçon pendant 18 ans, a manié aussi délicatement le ciment avec la truelle que les mots avec son crayon, alors je suis sûre que les murs qu’il a construits résonnent comme du cristal au moindre frôlement.
Merci Danielle, tu m’as fait découvrir un écrivain majeur !
mjo