Il a 64 ans. Alors qu’il vit les prémices de la seconde partie de son existence, il raconte, se dévoile, s’épanche en nous livrant une sorte de carnet de vie sans pourtant tomber dans le roman autobiographique. Ainsi, il nous parle entre autres de ses jeunes années dans le New Jersey, de ses nombreux déménagements, de son père parti trop tôt
Et nous voici plongés dans le journal de bord d’un sexagénaire un peu en panne d’inspiration, le moral en berne. Le récit est livré tel quel, sans le moindre soupçon d’originalité. Seul détail un peu particulier, l’auteur utilise la deuxième personne. Peut-être pour échapper à l’étiquette que l’on risquerait de coller à son œuvre en la qualifiant d’autobiographie.
De page en page, nous vivons les quatre saisons d’un homme qui ressent les méfaits de l’hiver qui frappe à la porte trop vite.
Paul Auster est un auteur inconstant, qui m’a déjà donné de beaux moments de lecture mais aussi parfois de grandes déceptions. Ici d’ailleurs il se perd dans les méandres d’un journal intime rempli de banalités affligeantes. À tel point que les dernières lignes du récit sonnent tel un soulagement d’enfin pouvoir refermer le livre…
Je reste donc suspendue à la plume pourtant si fertile de l’auteur, espérant un récit comme le magistral et plus ancien « La nuit de l’oracle » ou encore l’actuel « Seul dans le noir » où l’on retrouve un univers qui lui va si bien.
Chronique d’hiver de Paul Auster, éditions Actes Sud
Date de parution : 02/03/2013