Le suisse Fabian Cancellara a remporté la 100ème édition du Tour des Flandres avec brio.
Qu’importe le vent de face ! Le Suisse, dans son style de spécialiste du contre la montre, faisait alors une démonstration de force en solitaire. Sagan, rejoint par Roelandts, ne pouvait que constater bien vite l’ampleur des dégâts face à un athlète à classer « hors catégorie » et venu d’une autre planète. Cancellara portait le masque de l’effort extrême, absolu, sur son visage totalement concentré sur l’incroyable exploit qu’il était en train de réaliser, alors que le peloton se démobilisait à 10 km de la ligne. Un dernier long bout droit que Cancellara abordait en conquérant devant l’innombrable public belge, comme en 2010, pour signer l’une des plus belles, l’une des plus grandes, l’une des plus émouvantes victoires de sa carrière douze mois après avoir quitté la course avec une clavicule en morceaux.
Une magnifique revanche que le Bernois avait préparée depuis le Tour d’Oman, en passant par Milan-San Remo (3ème) et le Grand Prix E3 à Harelbeke où il s’était déjà imposé à l’issue d’un rush solitaire de 32 kilomètres ! Une montée en puissance qui devait déboucher sur cette réussite qui l’avait fui en 2012 mais qu’il pourrait bien connaître encore dans une semaine à l’occasion de Paris-Roubaix.
Pour Fabian Cancellara, tombé dans les bras de sa jeune épouse après l’arrivée, le pari est gagné. Et de quelle manière ! En revanche, c’est l’échec pour Sagan qui, semble-t-il, se cherche encore une spécialité et veut briller sur tous les terrains mais qui n’est pas à l’abri d’une erreur de jeunesse. Quant à Tom Boonen, il a dû être évacué sur l’hôpital de Roulers avec des blessures diveres : contusions à la clavicule gauche, au coude gauche et au genou droit. On a dû lui poser quelques points de suture et ce n’est pas pour l’avantager à une semaine de Paris-Roubaix où Cancella sera, plus que jamais, l’homme à battre.
Bertrand Duboux