a radioactivité sous surveillance et autres notions de radioprotection » est un ouvrage de Marc Ammerich qui vise, le titre en est suffisamment explicite, à présenter la problématique du nucléaire en utilisant l’angle de la radioprotection : bonne idée, merci.
Ca devrait suffire pour arrêter le billet ici, seulement voilà. Même si le programme de ce livre est alléchant, et probablement très intéressant, la radioprotection est aujourd’hui un véritable enjeu de société, car c’est peut-être là où les choix énergétiques nucléaires que nous avons fait il y a bien longtemps pourraient trouver un remède intermédiaire. Or, c’est là le véritable problème, comme partout, on considère que ces postes coutent trop chers, ne sont pas assez valorisés, le travail posté ou même intérimaire est, sinon majoritaire, du moins fortement développé et en bref, les ressources humaines en ce domaine font peur à voir.
Or, et c’est bien là le drame, en se focalisant sur une vue techniciste, et en mesurant les dangers à l’aune de la technique, on en oublie que l’humain est peut être la plus grande source de dangers, s’il n’est pas assez formé, s’il ner connait pas assez bien les procédures, s’il n’a pas assez l’habitude de travailler dans une collectivité qu’il connait, etc. L’exemple de Fukushima, avec le peu de recul qu’on a, semble bien le montrer.
Autrement dit, le passé récent nous le montre bien, le véritable danger peut être vraiment diminué par des orientations quant à l’organisation du travail humain, des orientations qui ont des champs politiques, comme par exemple la mise en commun des savoirs faire, des compétences, des discussions et d’une organisation non pyramidale du travail et des ressources humaines. Là est probablement la plus grande des réflexions à accomplir.
Tenter de résoudre les peurs du nucléaire par un livre explicatif ou pédagogique, c’est une bonne chose, sans aucun doute ! Travailler sur des choix de société au travers de l’homme et de ses responsabilités (pas celle des scientifiques, celle de tout le monde), intégrer les informations relatives au nucléaire dans ce cadre, et politiser (au sens de « la vie dans la cité ») le discours, … ce serait mieux, non ?
J’espère que ce livre va dans ce sens, qu’il n’hésite pas à organiser un discours politique intelligible autour d’un discours scientifique qui dans aucun cas ne pourrait être neutre, ou pourrait s’en targuer.
Donc, une pub sous toutes réserves.
Magazine Science
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