S'il est une propriété qui fait un peu le buzz en ce moment, c'est bien Château Figeac (ICI) qui appartient à la famille Manoncourt.
On vient d'apprendre que Madame Manoncourt (80 ans) a engagé Michel Rolland comme "Conseil". Ce qui n'est pas "WineMaker".
On a aussi entendu des bruits de vente éventuelle, mais si cela était dans les tuyaux, c'est certainement reporté à des échéances plus lointaines. Monsieur Arnault (et peut-être un concurrent local) devront encore patienter. Le but actuel est clair : laver l'injure de n'avoir pas été classé en "Premier Grand Cru Classé A" dans le dernier classement - qui risque, par ailleurs d'être annulé suite aux actions en justice initiées par quelques propriétaires estimant que leur dossier n'a pas été traité en égalité. L'affaire est en cours de traitement devant les tribunaux compétents.
Donc, tout doit être mis en oeuvre pour qu'à la prochaine révision, Figeac soit enfin dans le club restreint des Premiers A.
Face à ces nouvelles qui font donc le buzz de plusieurs sites et forums, on tombe dans les classiques lieux communs qui peuvent s'écrire ainsi :
- Figeac a été nul de nul pendant des décennies, avec en sus des problèmes de TCA, et un vignoble où on négligeait la retenue des rendements et où on récoltait des raisins pas suffisamment mûrs. Bref, on était à côté de la plaque. Et Monsieur Parker va même jusqu'à conseiller aux amateurs de ce type de vins d'aller en Loire déguster des cabernets francs capables de satisfaire ceux qui aiment ce style !! Bon, il a vite corriger cet excès d'humeur.
- Figeac a su garder, malgré toutes les pressions, un style qui lui est propre, un peu comme Bel Air Marquis d'Aligre en rive gauche. Une sorte d'irréductibles gaulois, insensibles aux appâts en $$$$ d'une clientèle américaine totalement vouée à leur gourou.
Comme d'habitude, la vérité est entre ces deux excès. Tout le monde s'accorde à reconnaître au moins deux choses :
- Figeac possède un terroir unique, du niveau de celui de Cheval-Blanc qu'il jouxte. Donc parmi la crème de la crème. Théoriquement, eut-on classé les terroirs et non un instant du vin, Figeac entrait clairement tout en haut de cette nouvelle classification.
- Monsieur Manoncourt, probablement le dernier grand seigneur du bordelais, que j'ai eu la chance de bien connaître à Paris dans les années 70 où il présentait son vin dans les beaux restaurants, notamment chez Jacques Cagna, était un vigneron de classe, toujours soucieux de finesse plutôt que de puissance. Il avait un charisme naturel de haut niveau, toujours impeccablement vêtu, avec cette simplicité aristocratique qui manque à tant de grands noms locaux.Un exemple.
Michel Rolland, qui est loin d'être un imbécile (understatement) sait mieux que personne ce qui peut, ce qui doit être fait sur cette propriété pour qu'elle retrouve son rang, mais sans en changer le style unique basé sur l'élégance et la finesse que traduisent encore si bien les plus beaux millésimes des années 60.
C'est une lourde charge qu'on lui a proposée : nul doute qu'il a le droit d'en tirer une réelle fierté.
QUELQUES PHOTOS PRISES LORS D'UNE VISITE AU CHATEAU
Une étiquette connue de tous les amateurs
Une classe naturelle associée à un charisme rare
Un parc magnifique entourant le château…
… Avec cet arbre (?) de toute beauté