© Martin Middlebrook 2012
J'aime ma vie ! C'est bon de l'écrire maintenant car ce matin ça commençait plutôt mal. Je me suis réveillée avec un grand méchant blues. Un de ceux qui pique, mais dont les larmes ne veulent pas sortir... Un mal fantomatique, inventé par ma seule pensée, collant comme une poisse, désespérant au point de télécharger tout Michel Legrand sur itunes... Vous comprenez ?...
Et puis le froid. Ce froid si pénible qu'on ne parle que de ça, tant il nous isole de ceux qui sont collés l'un à l'autre. Bref, j'étais partie pour écouter "les moulins de mon coeur" toute la journée si une amie ne m'avait convaincu de participer à son atelier de danse New Burlesque... Me revoilà à nouveau affrontant le froid, puis affrontant le regard des vraies femmes... Celles qui savent...
Fanny, as tu ammené des gants, un corset à dentelles, des portes jaretelles... ?... Rien de tout ça. Je n'ai rien. 38 ans et pas de porte-jaretelles, quelques soies mais pas de dentelles, pas de talons aiguilles, pas de bas nylon... Inutile de me justifier sur les hommes qui semblent s'accommoder des grandes chaussettes en laines, elles auraient eu de la peine pour moi. Vous comprenez ?... J'avais donc un collant opaque, des petits talons, un push-up noir, et un caraco violet (qu'heureusement une amie m'avait offert l'an dernier... Merci Laura). Autant vous dire que dans cette tenue j'aurais pu aller faire mon yoga...
Face au miroir, j'évitais de croiser ma silhouette maigrichonne et j'écarquillais les yeux en découvrant la merveilleuse sophistication de leurs apparats. Dentelles, plumes et laçages. Je ne pouvais détourner les yeux de leurs seins, de leurs reins, de leurs fesses. Le tableau était aussi gourmand qu'une vitrine de patisserie. Mais le jeu a fini par me prendre et petit à petit, mes pas de travers se sont affirmés, mon regard au sol s'est lentement relevé, mes mouvements devenaient doucement des attitudes. La maîtresse du jeu, m'encourageait et me poussait à créer un personnage. Je suis devenue la lionne qui papillonne, parfois légère et délicate, d'autre fois puissante et dévorante. Je ne peux juger du résultat, mais ce qui est certain c'est que ce travail m'a permit de lâcher prise et laisser enfin ce corps exulter par lui-même. Qu'importe le froid quand on brûle de l'intérieur, qu'importe le grand Michel quand on est fille de joie.
Je vous laisse découvrir la Palombe, mon professeur www.juliapalombe.com. Un prochain atelier aura lieu autour du 20 avril, alors je ne peux que vous encourager à vous offrir ces quelques froufrous imbéciles et de venir nous rejoindre en vous inscrivant sur son compte facebook soyons burlesque.