A votre avis, qui respecte le plus la nature ? Le verre ou le PET ?
Pour pouvoir répondre à cette question, il faut être capable de comparer et d’analyser l’impact écologique des différents emballages sur l’ensemble des étapes de leur vie, de la production au recyclage.
C’est ce qui a été fait lors d’une étude menée par Bio Intelligence Service, spécialisé dans les analyses de cycle de vie (ACV) selon la norme internationale ISO 14 044. L’étude a ensuite été validée par un Comité de Revue Critique constitué d’un membre du Conseil national de l’Emballage, d’un expert ACV et d’une personne du WWF.
Cette étude a cherché à comparer un emballage de 1 litre en carton (type brique de lait), une bouteille en PET et une bouteille en verre.
L’analyse a été faite en distinguant quatre étapes du cycle de vie :
1 – La fabrication des matériaux de l’emballage.
2 - Le remplissage et le conditionnement des emballages.
3 - La distribution des produits emballés aux différents points de vente.
4 – La fin de vie, qui couvre la collecte de l’ensemble des déchets générés sur le cycle de vie des emballages et leur traitement.
Dans le cadre de cette étude, cinq indicateurs d’impacts environnementaux ont été sélectionnés, sur la base des préoccupations environnementales actuelles:
1 - La contribution à l’effet de serre.
2 – La consommation d’énergie d’origine non renouvelable.
3 – La consommation de ressources non renouvelables telles les ressources fossiles et minérales.
4 – L’acidification de l’air qui symbolise l’augmentation de la teneur en substances acidifiantes dans la basse atmosphère.
5 – L’eutrophisation qui est l’introduction de nutriments sous forme de composés phosphatés ou azotés perturbant les écosystèmes en favorisant la prolifération de certaines espèces (micro-algues, plancton…).
L’impact environnemental des emballages pour 1 litre :
le mythe écologique du verre se brise !
S’il est vrai que le carton sort vainqueur de cette analyse (83 g de CO² généré par brique de 1 litre durant tout son cycle de vie), le PET arrive en seconde position (129 g de CO²), loin devant la bouteille en verre qui pollue près de 3 fois plus (345 g de CO²).
Supposé vertueux pour l’environnement grâce à son recyclage et historiquement apprécié des Français, le verre n’en est pas moins un réel « fardeau écologique » lorsqu’on étudie son éco-profil tout au long de son cycle de vie. En effet, la fabrication du verre est extrêmement énergivore.
Cet écart est notamment dû au transport (beaucoup plus de camions que pour un nombre équivalent d’emballages PET ou carton).
Enfin le cycle de vie d’une bouteille de verre entraîne une acidification accrue de l’air.
Le choix d’un emballage ne doit plus se faire uniquement en fonction de sa recyclabilité.
L’analyse de cycle de vie réalisée par Bio Intelligence Service met en évidence le fait qu’un emballage fortement recyclé n’est pas pour autant celui qui possède la plus faible empreinte écologique. C’est pourquoi l’analyse du cycle de vie est indispensable pour orienter les décisions.
Pour exemple, le recyclage du verre requiert d’importantes consommations d’énergies et entraîne de nombreuses émissions de CO2 qui ne sont absolument pas compensées par son fort taux de recyclage, bien au contraire !
Cette analyse de cycle de vie confirme le fait que le matériau qui compose majoritairement l’emballage est l’élément essentiel de son impact environnemental.
Alors, surpris par le résultat ?
Et bien rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Comme le montre le graphique suivant, tiré d’une autre étude, notre perception de l’impact écologique du verre par rapport au PET est faussée, et cela depuis longtemps ….
En bleu : la pollution réellement mesurée !
En rouge : la pollution telle que nous l’imaginons !
** Glass bottle 75cl : bouteille en verre de 75cl
** PET bottle 75cl : bouteille en PET de 75cl
** Tetra Pak 1L : Brique en carton type brique de lait de 1L
** Bag in Box : Sac étanche dans un carton de 3L